Last Resort [Pilote]

Une fois encore, Shawn Ryan a frappé. Si Chicago Code n’était pas parvenu à faire son trou malgré de jolies scènes, sa nouvelle série promet une aventure encore plus palpitante, et s’en donne les moyens. Avec un excellent pitch, de très bons acteurs et une mise en scène soignée, tout est réuni pour que Last Resort soit parmi les pilotes les plus enthousiasmants de cette rentrée.

C’est la fête à l’USS Alabama. Après avoir récupéré une équipe de SEAL revenus d’une mission secrète, le sous-marin franchit l’équateur, et son équipage danse sur la Bamba. C’est alors qu’on lui ordonne de lancer des missiles nucléaires sur le Pakistan. L’ordre parvenant par une voie secondaire (une liaison avec l’antarctique uniquement utilisée quand le Pentagone n’est plus capable de communiquer), le Capitaine Marcus Chaplin (Andre Braugher) et son second, le XO, Sam Kendal (Scoot Speedman) préfèrent demander confirmation avant de tuer des millions d’innocents. Cela ne plait guère à la personne au bout de la ligne, car le Capitaine est immédiatement déchu de son commandement. Puis comme le XO lui-même hésite, les voilà de suite attaqués … par l’USS Illinois. Le sous-marin évite de couler de justesse, et fuit les siens. Pendant ce temps, l’Amérique les croit mort et cela sert de prétexte pour balancer le feu nucléaire sur le Pakistan supposé fautif.

Mais l’action du pilote n’a pas seulement lieu dans le cadre étroit du sous-marin. A Washington, une lobbyiste dans le domaine du matériel militaire, Kylie Sinclair (Autumn Reeser), obtient confirmation que le capitaine a été relevé de ses commandes juste avant que le sous-marin ne coule. Elle croit donc deviner que pour éviter un risque d’utilisation d’armes nucléaires, les USA  ont eux-mêmes coulé leur propre sous-marin. Et cette découverte, le vice amiral a du mal à la digérer, car sa fille Grace Shepard (Daisy Betts) est lieutenant dans l’USS Alabama.

Le sous-marin de nos héros se réfugie sur une petite île Santa Marina, où est basé un poste radar de l’OTAN. Les locaux (dont Dichen Lachman, Dollhouse) n’ont pas tellement l’air d’apprécier ces nouveaux venus et son sent qu’il va y avoir plusieurs rebondissements dans les épisodes à venir, notamment avec l’implication des Navy Seal à la gâchette facile.

Car dans ce contexte, la fermeté est de mise, et le pilote gère parfaitement la tension d’un bout à l’autre. Pour une histoire d’une telle ambition, encore une fois, il fallait assurer une certaine crédibilité. Andre Braugher est magistral, et lorsque son personnage décide de proclamer son indépendance, on frémit d’impatience. Qui aurait pu imaginer une fiction où les américains se rebellent contre leur pays, au point de le menacer ouvertement avec des armes nucléaires ?

Le pilote suscite évidemment beaucoup d’interrogations concernant la suite des évènements. Déjà, on ne voit pas très bien comment la copine du XO (Jessy Schram), une civile restée aux USA, peut s’intégrer à la série. J’espère qu’elle ne servira pas de simple appui émotionnel. La lobbyiste, en revanche, est suffisamment ambitieuse et déterminée pour constituer un point d’intérêt à Washington. Enfin, j’espère surtout que nous n’aurons pas toutes les semaines des alertes sur la possession des armes nucléaires du sous-marin. Même si je me doute qu’on va y avoir droit d’une façon ou d’une autre, le pilote annonçant déjà des traîtres. Pour ma part j’ai vraiment envie de voir comment cette localité va pouvoir affirmer son indépendance et se construire. Avec un fondement militaire et nationaliste j’ai hâte de voir la transition vers un modèle politique, une gouvernance même dictatoriale. Je ne pense pas qu’on aura droit à un questionnement de type Battlestar Galactica (où les survivants de la race humaine devaient faire des choix à l’encontre de leur humanité), car Shawn Ryan préfère faire réfléchir sur l’éthique ou la moralité uniquement via le comportement de ses personnages (cf The Shield), mais quelques discours d’Andre Braugher laissent préfigurer une orientation inattendue.

Bref, il y a beaucoup de spéculations après ce passionnant et très bon pilote, et c’est le premier signe de son succès à venir, espérons-le. Encore une fois, Last Resort n’a pas déçu, et vu le contexte morose de la rentrée, ça fait très plaisir.

[Pilote US] No ordinary family

Je ne l’attendais pas si tôt (j’ai même pas fini mon classement de mes attentes pour a la rentrée, c’est malin), et à vrai dire je ne l’attendais pas beaucoup (bon dernière sur ma liste). Mais voilà, le pilote de No Ordinary Family s’est dévoilé.

No Ordinary Family narre les aventures d’une famille dont les membres obtiennent subitement des pouvoirs. Bon, c’est à la faveur d’un crash dans une rivière au Brésil, il fallait mettre des effets spéciaux.

Dans cette famille, le père (Michael Chiklis, The Shield) regrette que sa famille ne soit pas très rassemblée. Mais depuis qu’il arrête les balles avec sa main et fait des bonds de géant à travers la ville, il est heureux. Bon, il fallait mettre des effets spéciaux, quand même.

La mère (Julie Benz, Angel, Dexter) travaille trop (enfin ça dépend du point de vue apparemment mais je veux pas polémiquer ici), et du coup n’est pas au courant de ce qui se trame dans sa famille. Mais depuis qu’elle court à plus de 1000 miles par heure et voit les automobilistes au ralenti, ça va mieux. Bon, il fallait…. Vous commencez à comprendre ?

On continue. La fille a des problèmes avec son petit ami qui n’arrête pas de sa faire draguer ? Qu’importe, depuis qu’elle est devenue télépathe en lisant l’électricité qui se dégage des yeux, elle sait maintenant que son boyfriend la trompe. Bon, il fallait… Grrmmm….

Ah, on me susurre que le fiston en retard scolaire n’a rien développé. Ouf ! Mais voilà que… ah mais non…. le voilà devenu un génie, qui voit des équations s’inscrire en lettre d’or au tableau. Bon il fallait… Vraiment, il fallait ?

Comprenez moi donc. Sur le papier, une série avec une famille découvrant des pouvoirs, c’est intéressant. Mais quand la série expose davantage ses effets spéciaux que la profondeur psychologique de ses personnages, surtout quand à la base on veut parler de famille, ça n’a rien de très emballant. Parce qu’il suffit pas de montrer un couple qui s’embrasse ou fait l’amour, encore moins une fille railler son frère pour prétendre explorer des thèmes familiaux. Le clip qui montre la famille jouer au football américain en rigolant est ce qu’il y a de plus cliché. Oui, même quand le ballon est envoyé trop loin et qu’il faut utiliser des super-pouvoirs pour le ramasser, on avait compris merci.

Alors que reste-t-il du naufrage ? De l’humour ? J’ai pas le souvenir d’une seule note d’humour qui n’ait été distillée sans la présence d’effets spéciaux. Ah si, quand la collaboratrice de Julie Benz (Autumn Reeser) croit qu’elle va se faire virer. Ca me fait d’autant plus regretter cette pauvre Autumn Reeser (The OC).

En soi, le pilote n’est qu’un condensé de blockbuster américain. Le problème, c’est qu’il s’agit d’une série, pas d’un film. Là où un film peut très bien fonctionner par l’avalanche d’effets spéciaux, une série se plante complètement (la leçon d’Heroes, la série où « c’est trop cool de voir de nouveaux pouvoirs », n’a t-elle donc pas suffi ?). A moins de repartir de zéro, et de laisser du temps à ces personnages unidimensionnels et extrêmement fades, la série est condamnée. Permettez moi d’être pessimiste à la vue du pilote.

Ah, j’oubliais. Comme en plus la série aime explorer des territoires nouveaux, figurez-vous qu’il y a des méchants qui ont aussi des super-pouvoirs !

D’habitude je laisse une une seconde chance si le pilote est moyen. Mais là, il est désastreux. Bref, une attente de moins sur ma liste. Hop, feu rouge !

[Classement de mes attentes pour la rentrée américaine] 20 – No ordinary family (ABC)

Je commence aujourd’hui un petit classement de mes attentes en matière de séries américaines. Ca ne concerne que la rentrée (donc toute série débutant en 2011 en est exclue). J’ajoute que ces séries peuvent être anciennes comme nouvelles. Vous vous demandez sûrement la raison d’un tel classement. J’ai plusieurs réponses : une réponse enjouée : « parce que ça me permet de faire monter un peu la pression sur une rentrée pas très excitante », et une réponse pragmatique : « parce que pendant ce temps ça me permet d’avancer plus rapidement dans mon visionnage de dramas ». Choisissez celle qui vous convient le mieux !

Le numéro 20 est une nouvelle série prévue à la rentrée sur ABC : No Ordinary Family. Difficile de passer à côté, tant le buzz est énorme autour de la série. Il faut dire qu’elle a côté cast d’excellents atouts dans sa manche : Michael Chiklis (The Shield), Julie Benz (Angel, Dexter), Autumn Reeser (The OC), Tate Donovan (The OC) (même si sa participation serait finalement très réduite),… Enfin  à la création deux hommes rodés qui n’ont plus besoin de faire leurs preuves : Greg Berlanti (Everwood) et John Harmon Feldman (Tru Calling).

Le pitch : une famille ordinaire obitent des pouvoirs suite à la crash d’un avion dans l’océan… Encore une série de super-héros ? Je pensais qu’on avait eu notre dose avec Heroes, voilà que le thème de la rentrée sera les super-héros (The Cape, NBC).

Les premières reviews confirment mes craintes : ça reste un Indestructibles, du divertissement bourré d’effets spéciaux, qui se veut léger. Même le pilote de Heroes était plus noir que celui de No Ordinary Family. Ouch.

Je l’ai quand même mis dans mes attentes à cause du cast. Et puis on est jamais à l’abri d’une bonne surprise.

Pour le trailer, c’est ici.

Upfronts 2010 : ma sélection

Il est toujours hasardeux de faire des pronostics sur la base de trailers, de pitchs, de casting ou de réalisateurs. Mais quand on est fan de séries, ça fait partie du plaisir, de se dire que peut-être cette série-ci ou cette série-là sera une de mes grandes joies télévisuelles la saison prochaine.

Je ne vais donc pas vous parler des upfronts en totalité, mais juste de ce qui est susceptible de m’intéresser. Je suis prêt à me renier la saison prochaine, ne vous inquiétez pas.

On commence avec la CW, qui nous offrira un remake de Nikita, avec Maggie Q. Pour ceux qui ont vu Naked Weapon, je pense qu’il y a là de quoi fantasmer un peu sur une série d’action sexy. Et puis il y a aussi Shane West (Once and Again), un acteur que j’aime beaucoup, et Melinda Clarke (The OC), Xander Berkeley (24). Évidemment il faut relativiser, on est sur la CW, comme le prouve ce trailer mal monté. Mais peut-être aura-t-on une belle surprise ?

On continue avec ABC, qui nous offre une comédie avec Matthew Perry, qui incarne le manager quadragénaire d’une arène sportive. Ça s’appelle Mr Sunshine, et on y trouve également la talentueuse Allison Janney (The West Wing) et la jolie Andrea Anders (Better Off Ted). Le trailer donne un aperçu du potentiel comique, mais comme toujours difficile de juger. A tester, donc.

Sur ABC toujours : Happy endings semble être une comédie plus conventionnelle sur un groupe d’amis de longue date qui a vécu dernièrement la séparation d’un de leur couple. Les gags ont l’air vus et revus, mais je trouve que ça reste sympathique. On y retrouve notamment Elisha Cuthbert (24) et Eliza Coupe (Scrubs).

Du côté drama, chez ABC, je retiens 2 nouveautés. La première ne surprendra personne, No ordinary Family semble être la série qui fait le plus de buzz actuellement. Mais je tempère cet enthousiasme, parce que si le cast est plus qu’alléchant (Michael Chiklis (The Shield), Julie Benz (Buffy,Angel, Dexter), Autumn Reeser (The OC)), je trouve malheureux qu’on nous raconte encore une histoire de super-héros qui découvrent des pouvoirs, qui vont devoir se cacher et qui vont lutter contre le crime. Tout ça dans l’objectif de nous montrer avant tout des effets spéciaux (d’après la bande-annonce en tous cas). (Peut-être que The Cape, une autre série de super-héros sur NBC, sera meilleure, mais la bande annonce ne donne pas du tout envie, malgré la présence de Summer Glau)

Enfin, je retiens aussi Off The Map. Soyons clairs, j’ai pas adhéré à Private Practice. Alors quand Shonda Rhimes (Grey’s Anatomy) nous a proposé encore une nouvelle série médicale, j’étais un peu circonspect. Mais la présence de l’excellente Caroline Dhavernas (Wonderfalls) a suffi à me redonner de l’intérêt. Et le reste du cast n’est pas mal non plus : Jason George (what about Brian), Enrique Murciano (Without a trace). Reste à voir si transporter de jeunes médecins dans la jungle au milieu de nulle part a un véritable intérêt scénaristique.

Du côté de NBC, je retiens également la série comique Friends with Benefits. Oui, je sais encore une série sur des amis qui ont couché, couchent, ou coucheront ensemble. Il n’empêche, la série a du potentiel : l’extraordinaire Ryan Hansen (Veronica Mars, Party Down), Danneel Harris (One Tree Hill), et aussi Fran Kranz qui retrouve un joli rôle après sa révélation dans Dollhouse. Et quand on sait qu’il y a derrière tout cela les personnes à l’origine d’Arrested Development et du film 500 Days of Summer, il y a de quoi être curieux.

Toujours au rayon des séries comiques, Outsourced nous promet une fois encore le décalage entre une société occidentale et orientale. Ca a l’air assez drôle, et rafraichissant. A voir sur la longueur, évidemment, en espérant qu’on ne tombe pas dans une déferlante de clichés. Mais le pitch de base est vraiment intéressant : un américain est obligé d’aller en Inde pour diriger une équipe dans un Call-Center. Il est juste dommage que l’acteur principal soit un peu transparent, mais ça n’est qu’une première impression, bien sûr. En tous cas j’ai hâte de voir le résultat. La série bénéficie d’un bon buzz pour l’instant.

Du côté drama, la série que j’attends le plus cette saison est The Event. Jason Ritter au coeur d’un complot gouvernemental, ça me botte bien. Bien sûr rien de bien original sur le fond, mais j’adore Jason Ritter, génial dans tous ses rôles (Joan of Arcadia, The Class, Parenthood). Et puis les séries feuilletonnantes se font de plus en plus rares. La bande-annonce est particulièrement soignée et efficace. Vous rajoutez à cela Laura Innes (ER), un Scott Patterson méconnaissable (Gilmore Girls), Zeljko Ivanek (Heroes)… Je suis impatient de voir ça.

Enfin, alors que les rumeurs d’un remake d’Alias non feuilletonnant font grand bruit, JJ Abrams propose sur NBC Undercovers un cocktail à la Mr & Mrs Smith. Une série d’action-espionnage autour d’un couple d’espions qui assument vouloir le grand frisson. Des inconnus en tête du casting, des explosions, en bref, du savoir-faire. J’espère que Chuck n’a pas du souci à se faire.

Passons maintenant à la Fox, qui pour le coup, n’a que des séries comiques qui m’intéressent.

Vous y avez cru ? Mais non ! Bien sûr, Ride Along le nouveau drama de Shawn Ryan (The Shield) figure en tête de liste de mes priorités. Avec un tel savoir-faire aux commandes, on se dit qu’on ne peut pas être déçu, même si la bande-annonce n’en montre pas trop. Et puis Jennifer Beals (Flashdance) à la tête de la police, voilà de quoi être curieux.

J’en arrive maintenant aux comédies de la FOX :

Raising Hope est en quelque sorte la résurrection de My Name is Earl. Normal, avec Greg Garcia aux commandes. On y retrouve le même humour un rien redneck et trash, le même genre de caractères, dans une histoire sur un père qui doit s’occuper de son bébé tout seul… et à l’aide de sa famille pas très coopérative. Ca me fait très plaisir de voir Garrett Dillahunt dans un rôle à contre-emploi (il m’avait épaté dans Terminator : the sarah connor chronicles), et de revoir Shannon Woodward (the Riches). La bande-annonce parle d’elle-même :  c’est vraiment très drôle, mais ils risquent de mettre les services sociaux et les associations familiales en colère.

Enfin, dernière série à avoir attiré mon attention sur la FOX : Running Wilde. Forcément, c’est écrit Arrested Development en gros, je ne pouvais passer à côté. L’excellent Will Arnett incarne un riche playboy qui tombe amoureux d’une alter-mondialiste , jouée par Keri Russell (Felicity). Si sur le papier ça semble très bon, je trouve que le trailer qui a été diffusé ne montre pas beaucoup d’alchimie entre les deux protagonistes. Difficile d’intégrer Will Arnett tant son jeu est « à part ». Mais nous verrons bien, ça peut être une des surprises de la saison.

Pour terminer, un petit tour du côté de CBS :

Même si Bleep my dad says bénéficie de beaucoup de buzz avec cette histoire inspirée d’un compte Twitter, j’ai trouvé ça trop plat pour me donner envie de regarder, William Shatner ou non. Enfin, alors que Chuck Lorre est aux commandes, je m’attendais à un meilleur « Mike and Molly » dont la preview n’est pas du tout drôle.

Du coup, la seule nouveauté un tant soit peu attirante est le remake d’Hawai police d’Etat : Hawaii Five O. Je sais, remake + Alex O’ Loughlin, ça donne de quoi avoir peur. Mais la bande annonce est particulièrement efficace. Si, si, vous n’avez pas l’air d’y croire, j’étais moi-même circonspect, mais ça l’air d’être de bonne tenue : Et puis j’aime beaucoup Daniel Dae Kim (Lost) et Grace Park, (Battlestar Galactica) donc je ne pense pas les louper.

Au final, mes 5 plus grandes attentes seraient donc The Event, Off The Map, No ordinary family, Undercovers, Ride Along. Mais si ça se trouve, j’ai écarté dans cette sélection une série qui va me faire chavirer. Suspense !