[Pilote] Best Friends Forever

Je n’avais pas voulu faire un article sur le pilote de Bent, parce qu’en dehors de la sympathie dégagée par le duo principal, je n’ai rien trouvé d’autre à dire. C’était plat, sans saveur, quoi qu’en pense Sepinwall.

Best Friends Forever, c’était un peu l’occasion pour NBC de se racheter.

Sans être une révélation, il y a bien plus dans BFF que dans Bent, parce qu’il y a au moins une analyse du couple, comment celui-ci est bien la fusion de deux personnalités, et comment l’homme finit par trouver sa place. « Be a man, watch Steel Magnolias ».

Best Friends Forever remplit donc sa part du contrat, certes de façon minimale, mais avec son pitch de base il y avait de quoi être inquiet. Pensez donc : Jessica (Jess) et Lennon (Len), sont deux meilleures amies depuis le lycée. Elles ont développé des goûts en commun et des activités communes. Lorsque Jess est sur le point de divorcer suite à un mari volage, elle retourne vivre auprès de sa meilleure amie, qui entretemps a emménagé avec son petit copain, Joe. Ces 3 là vont devoir apprendre à cohabiter.

La première chose qui m’a frappé en visionnant le pilote, c’est de voir à quel point l’entente réelle entre les actrices (elles sont vraiment BFF dans la vie) a donné une certaine crédibilité. Les dialogues fusent, et si l’ensemble n’est pas franchement d’un humour très travaillé, on sent ce qu’on ne ressent plus dans la majorité des sitcoms : une immédiate alchimie, une connivence, une spontanéité.

Pour autant, contrairement à ce que j’ai pu lire ici ou là, l’épisode n’est pas dépourvu d’humour, au contraire, il a un humour naturel, « au jour le jour », non forcé. Et ça, ça me plait énormément. Pas de répliques qui tuent, mais une bonne humeur générale, quelques gags visuels, et beaucoup de charme. J’ai juste quelques réserves sur les blagues orientées autour de la découverte de l’intimité sexuelle, un peu trop récurrentes, mais je suis bon public.

Sur le fond, la plupart des thèmes devinés suite à la lecture du pitch sont bien là, et en 20 minutes on en fait le tour, avec comme axe principal cette cohabitation particulière. Là où je trouve le pilote plutôt bien vu, c’est qu’il fallait que Jess découvre comment Joe aimait Len, et ce qu’il lui apporte au quotidien. Si Joe est dépeint comme un homme simple, avec des activités geek, il n’est pas pour autant uniquement le lourdaud de base qui n’arrive pas à s’immiscer dans une relation féminine. Il a sa manière d’approcher les choses, il y met de la bonne volonté, même si le résultat n’est pas toujours là. C’est ce dialogue entre homme et femme qui me plait, cette façon de montrer comment l’un et l’autre sont complémentaires. On a bien sûr le risque de rendre le tout plus caricatural et plus hystérique, mais je crois en l’honnêteté de la démarche, c’est déjà plus fin et moins sexiste que toutes les nouvelles sitcoms de cette année. On en est pas encore au point d’atteindre la profondeur de Traffic Light, malheureusement. Mais pourquoi pas, il y a du potentiel, il suffit juste d’écrire un peu mieux certaines scènes (l’introduction de la série est catastrophique).

Et puis j’aime bien les acteurs, notamment Lennon Parham, épatante dans Accidentally on purpose. Les deux actrices principales ont repris leurs prénoms et écrit leur série, ce qui a l’avantage de rendre les scènes plus crédibles, mais ça manque encore de finition. En cette période de disette dans les comédies, j’ai envie de lui donner une chance (j’ai fini par abandonner beaucoup de sitcoms au fil du temps cette saison : How i met your motherSuburgatory, pour ne garder que 2 broke girls, Raising Hope et Big Bang Theory). De toute façon, vu sa programmation, je ne crois pas un seul instant qu’elle ira au delà de sa commande initiale d’épisodes, autant en profiter comme ça, sans en attendre de trop. Un feu vert peut-être donné trop facilement, nous verrons bien.

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