Nouveau drama de la chaîne câblée coréenne MNet, Monstar est un pari réussi au niveau des audiences, et une petite surprise.
Je m’attendais à un drama pour des ados raffolant de la kpop et j’ai trouvé une fiction qui, sans arriver à s’extraire de certains clichés du school-drama, a su trouver le bon équilibre pour rendre rapidement ses personnages attachants. Ainsi, pas de personnages principaux franchement irritants, ou foncièrement stupides. Le jeune personnage masculin (incarné par le rappeur de BEAST) n’est pas le monstre d’orgueil redouté, toujours propre sur lui, dont la réalisation veut nous vendre sans cesse sa « coolitude ». Certes il est une star du showbiz et il a sa horde fans, mais il n’en a pas l’usage très longtemps. On le plonge rapidement (et de force) dans l’univers ordinaire d’une école, et ça change radicalement les perspectives. Ouf, l’introduction catastrophique ne présage pas du reste.
Le show n’est pas sans défauts puisque, outre les clichés sur le harcèlement scolaire ou le pervers qui rode autour de l’école, nos personnages vont et viennent sans trop se soucier de leur absentéisme. Pour la cohérence et la crédibilité du sujet, on repassera. Monstar aura aussi beaucoup de mal à nous rendre le héros plus humain, et j’ai eu du mal à percevoir l’alchimie entre les protagonistes. Heureusement, le show ne se limite pas à ce chanteur professionnel juvénile.
Très vite on sent que la plupart des personnages ont quelque chose à dire, un secret, un background qui les font sortir du rôle attendu, ou à défaut leur permettent d’étoffer leurs caractères. Que ce soit l’une des brutes du lycée qui regrette ses heures de judo, ou la rebelle qui a de mauvaises fréquentations, tous ont un mal-être qui devrait se sublimer par la musique.
Car là où je n’attendais pas le show, c’est bien sur ce point. Entre les ballades à la guitare, les reprises au piano de Yiruma (ah, le cultissime rivers flows in you), on s’éloigne fort heureusement des chorégraphies de kpop vues et revues pour se consacrer à la musique. Et s’il y a bien une thématique qui ne prend pas une ride, c’est bien celle d’un groupe qui se forme à l’occasion d’un évènement. De l’excellent Swing Girls à Linda Linda Linda, les japonais ont souvent su magnifier les émois adolescents, leurs tourments, leurs envies, en faisant surtout passer un message essentiel : faire de la musique, c’est avant tout un plaisir, pas un moyen de devenir une star. En faisant le pari de faire revenir une star de la chanson dans un contexte local, adolescent, la série se rapproche alors de cette belle idée, de cette sincérité qui manque cruellement depuis des mois à la télévision coréenne, emportée dans son tourbillon marketing.
Alors je me trompe peut-être, et le show peut prendre une autre facette, celui du formatage musical. Mais ces deux premiers épisodes sont arrivés à m’émouvoir, à me donner quelques frissons. Rien d’exceptionnel, d’autant que le show, je me répète, accuse beaucoup de clichés et au fond a un propos simpliste. On est loin de la démarche sensible et drôle d’Answer me 1997, mais Monstar, à son niveau, a quand même du charme.
Ce charme, on le doit surtout à l’interprète féminine, Ha Yun Soo, qui malgré un jeu effacé et restreint, détonne. C’est peut-être une histoire de physique, avec sa longue chevelure et sa frimousse un peu plus éloignée des standards de chirurgie esthétique. (Du coup je suis curieux de la voir dans le film Very Ordinary Couple). Son personnage n’est ni timide ni guerrière amazone, elle vit sa vie du mieux qu’elle peut, sans pleurer, sans se plaindre. Elle n’est pas la surdouée de la classe, elle n’aime pas l’école, elle a ses problèmes (notamment avec sa mère qu’elle déteste), elle ne cherche pas à régler ceux des autres, encore moins à créer un conflit, bref elle transpire l’ordinaire.
Sauf quand elle chante. Le drama exploite parfaitement ses moments choraux, en faisant passer un message à travers la musique. Il n’y a pas un show pour le show, mais une volonté de transmettre une émotion, et avec sa voix douce mais solide, la chanteuse donne de très jolis duos. C’est dans ces moments là, au demeurant tout simples, qu’on se surprend à apprécier une recette vieille comme le monde.
Du côté de la réalisation, après un temps d’adaptation, on se surprend aussi à aimer ces séquences « comic », où les personnages dessinés se confondent avec la réalité. Quant aux split-screens plutôt désagréables ils disparaissent fort heureusement assez rapidement.
Simple, émouvant dans ses séquences musicales, plutôt bien équilibré, mais malheureusement manquant singulièrement d’intrigues intéressantes, ce school drama musical est à surveiller de près. Avec seulement 12 épisodes, soyons fous, j’ai envie de me laisser tenter. Ça ne vole pas haut, et je suis loin d’être le public visé, mais il y a un petit quelque chose qui donne envie de continuer : l’amour de la musique.
A lire ton commentaire on envie de le voir moi aussi j’avais peur que ce soit axé sur la kpop Coréenne et j’ai lu quelques critiques assez bonnes les acteurs sont très jeunes . Drama assez court 12 épisodes on n’est plus habituer !!!! drama a suivre
J’ai vu le drama avant de lire cet article. Il est sympa mais loin d’être mon préféré, les moments de chant sont agréables à écouter. J’aime bien les personnages, ceci dit, je ne les ais pas trouvé aussi attachants que dans d’autre drama (Dream High 1 , I hear your voice, You’re all surrounded, ATARU entre autres). Kang Ha-Neul, comme dans To the beautiful you, a un rôle un peu trop inexpressif etc’est un peu la même chose. C’est vraiment dommage. Une fin pas tout à fait finie, des questions qui restent en suspend… Une saison 2 ou des épisodes spécieux seraient le bienvenus