All about my romance, comme son nom ne l’indique pas, nous propose une plongée dans le monde burlesque de la politique coréenne. Le mot qui fâche, c’est bien entendu « burlesque ». J’aurai du me méfier, vu que les responsables de ce drama sont à l’origine de Protect the boss.
Je m’attendais à une rom-com dans le monde politique, j’ai eu un festival de scènes douteuses, de gags de troisième zone, surjoués à l’excès, portés par des personnages en tous point détestables. J’en ai encore des frissons.
Notre héros Kim Soo Young (Shin Ha Kyun, Harvest Villa), est un homme politique du parti conservateur, ex-homme de loi (et ex-champion sportif), au caractère exécrable, refusant de répondre aux questions des journalistes, se considérant comme au-dessus de la mêlée en matière de débat, et considérant qu’il est impossible de se positionner dans un camp ou dans l’autre. Alors qu’il est sur le point de démissionner, vu les critiques acerbes des netizens (et de son propre camp, qui le considère comme un hurluberlu), il va finalement se révéler utile.
Le parti conservateur veut faire voter une loi sur les médias, et pour cela, va utiliser un stratagème : faire croire au parti opposé qu’ils organisent une réunion (en invitant Kim Soo Young dans une salle). Les membres du parti progressiste quittent alors la chambre parlementaire pour s’y rendre, ce qui permet au parti conservateur de faire adopter la loi sans aucun opposant.
Le paysage politique ainsi dépeint ressemble à des gamins qui ne veulent que le pouvoir et n’en font aucun usage. La chambre parlementaire est remplie de députés qui vaquent à leurs occupations stériles, entre autoportraits, lecture de journaux, instants détentes… Tout est une question d’apparence, tant que le public ne sait pas ce qui s’y passe vraiment. L’opposition des idées se résume à des faits de violence, bien orchestrés, avec battes de baseball si besoin. Vous voyez le niveau. Ça aurait pu être drôle si le côté burlesque n’avait pas été aussi poussé. Car si ce monde est complètement décrédibilisé, nos personnes le sont aussi.
Je ne reviens pas sur le personnage principal, qui surjoue comme un enfant gâté, bondit, vocifère. On a qu’une envie c’est de l’interner, pas de suivre ses aventures. Mais le personnage féminin, Noh Min Young (Lee Min Jung, Big) n’est pas tellement mieux loti. Issue du parti opposé, irascible, elle utilise les mêmes magouilles, et lorsqu’elle frappe accidentellement Kim Soo Young avec une bonbonne incendie, elle est déterminée à ne pas s’excuser.
Les gags, surjoués, avec des ralentis prolongés à l’excès, en gros plan sur le visage de nos personnages grimaçant et en train de chuter, n’arrivent pas à faire sourire. Il n’ y avait pas besoin d’en faire des tonnes sur des gags aussi communs dans l’univers des dramas coréens. Et même lorsqu’il n’y a pas de gag, la musique omniprésente essaie de nous faire croire à un numéro de cirque. Bref, ça tape à côté. Et le gag final est d’une médiocrité consternante.
Il y a tout de même de – très maigres – consolations. Chacun de ces protagonistes arrive à sortir une phrase politique d’une extrême justesse. Notre héroïne peut lancer une tirade sur les coréens qui ont toutes les raisons d’être malheureux (taux de suicide le plus élevé, taux de fécondité le plus bas,…), le président d’un parti peut expliquer pourquoi les gens ont besoin de croire aux idées des politiques, notre héros peut expliquer pourquoi chaque loi devrait être votée selon ses convictions et pas selon la conviction du parti… Ça fait mouche, mais c’est tellement noyé dans un flot d’insultes ou de stratagèmes ridicules qu’on ne peut espérer mieux.
C’est d’ailleurs tout le problème. Il est impossible de s’attacher à ces personnages. Quand bien même essaie-t-on de nous dire que notre héroïne n’a pas le temps pour une vie amoureuse, et qu’elle est obligée d’élever sa nièce (je suppose). Son caractère n’est ni drôle, ni engageant. Et le drama ne prend pas le temps de prendre du recul sur ses pensées (une simple photo, ou un simple discours du passé ne suffit pas). Il n’y a pas d’émotion. Elle ne peut pas naître dans ce contexte. Quant au héros, il n’a tout simplement aucun background.
A priori, et je l’espère, ces défauts devraient se corriger dans le second épisode. Mais, là, c’est au-dessus de mes forces. Pour le deuxième fois depuis 3 ans (si ma mémoire est bonne), ma critique se terminera donc sur le tout premier épisode d’un drama coréen. Je n’accroche ni à l’humour, ni aux personnages, le discours est très pauvre, les scènes surjouées à l’extrême. Quand je pense à la prestation de Shin Ha Kyun dans Harvest Villa, j’ai envie de pleurer.
Pour ma part, contrairement à toi, j’ai beaucoup aimé les deux premiers épisodes de ce drama. Alors certes, il a des défauts, on est clairement dans l’exagération, le jeu de l’actrice principale n’est pas top…mais au final, je trouve qu’on passe tout de même un bon moment devant ce drama, qui nous change les esprits et qui parvient même parfois à nous faire rire. Pour ma part, c’est donc un vert !!^^
Je pense que là c’est clairement une question de sensibilité à l’humour. Je dois être trop ronchon parfois 😉
Bah étonnant j’ai horreur de tout ce qui est exagération d’habitude, à tel point que j’en suis venue à me demander si je ne manquais pas totalement d’humour… apparemment non !!^^ Après je conçois tout à fait que certains dramas soient lourds, la preuve je n’ai pas pu dépasser les 10 premières minutes du drama Protect The Boss ^^