J’attendais la nouvelle série de Shawn Ryan avec une impatience non dissimulée. Un cop show sur la corruption à Chicago ? Banco, même si je savais que passer sur les networks traditionnels ça allait forcément alléger le ton de la série (mais avec un peu de chance, pas son impact).
Autant dire les choses de suite, à l’instar du franc parler de la série : malgré quelques défauts, le pilote est suffisamment plaisant pour avoir envie de voir la suite. Si la série assure un minimum de feuilletonnant (et je croise les doigts), on pourrait avoir une nouvelle épopée policière, passionnante, dramatique et intelligente.
Si je suis aussi élogieux, c’est parce que le pilote monte graduellement en puissance. Pourtant la mise en place des personnages était assez décevante, un rien caricaturale : encore une fois l’histoire d’un flic qui n’en fait qu’à sa tête et refuse tous les petits nouveaux qu’on lui impose comme partenaire. Mais il y a un tel rythme, qu’on est vite plongé dans cette histoire de corruption. Sans verser dans le démonstratif (ou le larmoyant) la série arrive à insuffler une vraie puissance dramatique dans ses scènes. C’est Chicago, il faut serrer les dents, mais ne jamais se démonter. Une vraie leçon de démonstration, à comparer au ridicule pilote de Detroit 1-8-7 de cette saison.
On se prend donc vite d’affection pour ces personnages. Et c’est tant mieux. Au lieu de nous présenter le passé des protagonistes avec des dialogues qui pourraient ralentir le rythme, le pilote choisit des flashbacks en voix off. C’est un peu perturbant au début, mais ça permet de laisser davantage de place à l’histoire présente. Ce qui saute aux yeux, de surcroit, c’est que le casting est redoutable. Dans le rôle de la chef de la police de Chicago Teresa Colvin, Jennifer Beals est étonnante de maîtrise (sans être glaciale pour autant, ce qui la rend attachante). Quant à Jason Clarke, dans le rôle du détective Wysocki, il n’est ni trop grande gueule, ni trop casse-cou (malgré une scène d’introduction trop « visuelle »), mais donne à son personnage une grande solidité, c’est l’affirmation de ses capacités à détourner le système tout en restant un type droit dans ses bottes.
Ce qui transpire, donc, c’est l’humanité de ces personnages. Même si dans leurs missions ils ne peuvent pas montrer qui ils sont, ils n’en sont pas moins homme et femme, avec leurs faiblesses. Ainsi la façade de Teresa Colvin éclate à la fin du pilote, en même temps que le téléspectateur a envie d’avoir sa revanche. Son ennemi ne sera pas facile à abattre… et je salive déjà.
Le pilote est donc une réussite. Tout y est : des personnages charismatiques et humains, une ambiance de corruption généralisée, un rythme accentué qui ne délaisse pas pour autant ses personnages au profit de l’intrigue pourtant assez dense, des enjeux parfaitement placés, des rebondissements, et un drame final qui donne envie de voir la suite.
Oui, j’ai hâte.
Voilà, voilà, Shawn Ryan, série sur des flics, je prends d’emblée puis tu as mis ce fameux petit feu vert.
Prière pour orange cinémax ou cinéchoc, siouplait siouplait, achetez la série ^^
Avec notre bol habituel, ça passera censuré sur TF1 à 0h50 un samedi soir avec 4 épisodes à la suite 😉