Basé sur la nouvelle de Sato Shougo (Life Story), Shotenin Michiru no Mi no Uebanashi nous propose de suivre les aventures d’une jeune femme qui empoche un jour 200 millions de yen. Rien ne sembler la destiner à ce changement radical. Tout semblait réglée pour elle : un travail dans une librairie, un futur fiancé, et une vie pour le moins ordinaire et monotone.
Mais le drama multiplie les surprises. Certes, elle désespère d’avoir un petit ami qui ne la comprend pas (il lui offre une canne à pêche à son anniversaire alors qu’il possède une bijouterie). Mais derrière cette apparence si sage, elle le trompe allégrement avec un homme d’affaire marié qui vit à Tokyo et passe une fois par mois dans sa ville. Elle semble d’ailleurs persuadée que personne ne peut la comprendre. Lorsqu’elle se confie enfin à une collègue, cette dernière la somme d’arrêter tout de suite cette relation. On sent que le drama veut parler d’un mal-être ou d’un désir de vivre des aventures, d’une frustration intense pour notre héroïne un brin égoïste. Prétextant une rage de dents, elle quitte le travail pour rejoindre son amant. Et sur un coup de tête, elle décide d’aller avec lui à Tokyo, laissant ses collègues et sa famille sans nouvelles et particulièrement inquiets.
Le hic, c’est qu’elle ne sait pas encore qu’elle va gagner à la loterie avec les billets qu’elle a acheté pour ses collègues. Et on se demande bien ce qu’elle va en faire.
L’affiche promet un tournant plutôt sombre, et si le pilote est plutôt posé, on sent effectivement à travers de multiples détails que l’on est en droit d’attendre beaucoup plus. Ainsi, l’ambivalence de l’héroïne est bien retranscrite. Et le drama de la NHK montre des baisers passionnés, chose plutôt rare à la télévision nippone. Enfin, le drama nous rappelle en préambule que gagner une somme d’argent peut autant rendre heureux que malheureux, selon votre comportement.
Ainsi, le drama titille gentiment notre curiosité. D’une part parce qu’on aimerait connaître le choix de notre héroïne lorsqu’elle va empocher l’argent (va-t-elle le garder pour elle alors que ce ne sont pas ses billets ?). D’autre part parce que cette histoire nous est narrée … par son futur mari dont l’identité reste évidemment secrète.
Le jeu des acteurs est correct, et on retrouve avec plaisir Toda Erika (qui paraît bien vieillie depuis Liar Game). Mais avec sa mise en place très lente (et le premier épisode ne faisant qu’une demi-heure), on arrive pas encore à s’attacher à cet univers. C’est d’autant plus difficile que la réalisation est plate, et la bande sonore peu avenante.
Cela suffira-t-il pour avoir envie de continuer le visionnage ? Difficile de croire que ce drama pourrait devenir un Aoi Tori (version 1997, restons puriste), mais j’ai toujours eu un faible pour les histoires de loterie, où l’argent ne fait pas – forcément – le bonheur. (D’ailleurs vous vous souvenez de la série américaine de 1983, Lottery ? Son générique me hante encore). Bref, j’ai tout de même envie d’en savoir plus, même si ce n’est pas une priorité.