Retour au Royaume Uni aujourd’hui pour vous parler de Peaky Blinders, la nouvelle fiction de BBC qui ne cesse d’être comparée à Boardwalk Empire.
En 1919, après la première guerre mondiale, les hommes sont revenus de France. Traumatisés par la guerre, ils retrouvent un pays éreinté. C’est là que sévit un gang de bookmakers, les Peaky Blinders, respectés et craints par tous.
Le patriarche est en train de se rendre compte que son fils Tommy (Cillian Murphy) prend des initiatives, monte des arnaques. La fille couche avec un communiste ex-compagnon de guerre de Tommy et désormais ennemi juré. Tommy met la famille dans le pétrin lorsqu’il ordonne de voler des caisses à ses hommes, et qu’ils ramènent du matériel militaire top secret dernier cri.
Si les autorités corrompues se fichent depuis des années du gang des Peaky Blinders, de l’IRA, ou des communistes, ils ne peuvent pas laisser passer ce vol et veulent étouffer l’affaire. Ils envoient un inspecteur (Sam Neill) faire le ménage. Au lieu de rendre les armes Tommy décide d’utiliser ce cadeau du ciel… Ce qu’il ne sait pas, c’est que la nouvelle et jolie serveuse du bar qu’il fréquente travaille pour l’inspecteur.
Arrêtons nous tout de suite ici. Non, la réalisation est loin d’égaler Boardwalk Empire, mais elle ne démérite pas non plus. Empruntant des chansons modernes pour souligner son histoire – ce qui n’est pas aussi gênant que je l’aurai pensé – la fiction passe de longs moments à essayer de nous plonger dans ce passé peu glorieux. Quelques anachronismes sont présents, sans vraiment affaiblir la reconstitution. Et malgré certains dialogues remplis de références historiques anglo-saxonnes, cela n’entrave pas la compréhension des enjeux. On devine tous les ingrédients destinés à appâter le téléspectateur : la violence, la perspective d’une belle partie d’échecs et quelques coups tordus entre les personnages.
Il est d’ailleurs dommage que l’épisode se termine sans donner d’éléments supplémentaires, avec une scène sans réelle portée. Le récit avait réussi jusque là à me séduire, il ne manquait plus que le dernier virage, faire monter les enchères. Cela viendra peut-être au second épisode.
L’introduction reste globalement convaincante, grâce à des acteurs confirmés. Malgré des twists prévisibles, on plonge facilement dans cet univers dont l’ambition reste encore à mesurer. Pas de quoi bouder son plaisir, logiquement. Mais pour ma part même si je n’ai pas réussi à mettre le doigt dessus, il me manquait un petit quelque chose pour avoir vraiment envie de revenir. Inconsciemment j’attendais peut-être des personnages plus radicaux, plus de drames, pour faire venir une émotion qui n’est jamais venu. On verra pour la suite.
Pour la présence de Cillian Murphy je vais me laisser tenter. En plus ça tombe bien, cette année je voulais me mettre plus sur les séries Britanniques 🙂
De mon côté, j’ai trouvé ce pilote convaincant, et surtout prometteur. C’est une épisode d’introduction, mais il pose un cadre et des enjeux. Certes l’écriture manque à l’occasion de nuances, mais tous les ingrédients sont là pour annoncer des confrontations intenses. Les personnages ont leur part d’ombre, et ont du potentiel…
Quant au visuel, e parti pris esthétique de la série est assez rafraîchissant (même si certaines musiques de la bande-son ne m’ont pas emballé plus que ça). Les anachronismes sont voulus (même si je ne souscris pas forcément au choix du créateur). Mais c’est globalement soigné, et en plus c’est du period drama qui n’oublie pas qu’il emprunte avant tout au genre gangster, voire western.
Pour moi, c’est un bon pilote et j’y ai trouvé tout ce qu’il me fallait pour revenir. Un grand feu vert 😉