L’un des grands succès de l’an passé fut History of a Salaryman, qui racontait – avec un sens de la dérision ravageur – l’ascension d’un homme d’apparence ordinaire au sein d’une grande entreprise sud-coréenne. Quel plaisir de retrouver une bonne partie de l’équipe pour Incarnation of Money ! Mais ne nous y trompons pas, si les thématiques sont ressemblantes, le propos est ce coup-ci entièrement dramatique. Finies les loufoqueries, place au tragique et à la vengeance.
Dans le fond, il n’y a rien d’original dans le drama, vu qu’il récupère absolument tous les artifices scénaristiques des précédentes productions du pays. Ainsi, les deux premiers épisodes s’attachent à reconstituer le passé traumatique du héros, après avoir montré un bref instant ce qu’il est devenu … et ce dont il n’a pas conscience d’avoir perdu. On regrettera donc de ne voir Kang Ji Hwan que quelques secondes à l’écran. Il y interprète un procureur qui découvre un magot sans propriétaires, sans savoir qu’il en est le légitime héritier. Comme souvent c’est le lot des productions coréennes de nous montrer la jeunesse de nos protagonistes afin de vraiment avoir envie de les soutenir jusqu’à ce qu’ils retrouvent la place qui leur ait due.
Et ma foi, c’est plutôt efficace. L’intrigue est limpide, certes prévisible, mais attachante malgré toutes les ficelles. Ainsi notre héros, gamin, est l’héritier d’une famille de chaebol, et il ne comprendra que trop tard toute la machination diabolique dont il est victime. Car vivre dans l’opulence est loin d’être un signe de bonheur. Son père trompe allègrement sa femme avec une artiste, laquelle, profitant de ses largesses, n’hésite pas à avoir un autre amant. Cet amant est en réalité un homme qu’il a élevé comme son propre fils, et dont les motivations ne sont pas sans arrières-pensées.
Tout a un lien autour de l’argent dans la série, qui n’hésite pas à nous marteler son message : tous les problèmes du monde peuvent se régler avec de l’argent, ce n’est qu’une question de prix. Et quand on croit que tout peut s’acheter, à quoi bon avoir une conscience ? A quoi bon travailler / étudier quand on est riche ? Notre héros était destiné à donner des ordres à ceux qui auront fait des études pour s’en sortir. Le propos est cynique, et on ne peut s’empêcher de penser que ce monde l’est devenu aussi.
Tout concourt à nous le démontrer. Ce qui démarre comme un acte de jalousie puis de trahison prend une ampleur de plus en plus considérable. Le père de notre héros meurt après avoir voulu tuer sa maîtresse et son amant, trahi par ses proches. La mère tombe dans un piège et est condamnée à la place des conspirateurs. Et notre héros, qui a tout perdu à cause d’un testament truqué, cherche à rétablir la vérité en demandant de l’aide autour de lui. Mais tous ceux qui sont susceptibles de l’aider vont le trahir un à un : avocat, journaliste, procureur… rappelez-vous le propos de la série : Tout s’achète, tout a un prix…
Et c’est en voulant échapper à une énième tentative de meurtre que notre héros se fait renverser par une voiture, ce qui devrait lui faire perdre sa mémoire… Recueilli par une autre famille, comment va-t-il devenir ce procureur des années plus tard ? Va-t-il réussir à se venger ?
La première chose qui vient à l’esprit en regardant les deux premiers épisodes, c’est que l’auteur de Giant et History of a salaryman est décidément fidèle à ses acteurs, au point de les replacer dans le même genre de rôle. Ainsi on reconnaîtra Yong Yong Hyun ou Lee Ki Young… C’est sympathique, évidemment, mais avec des thématiques aussi proches de la fin d’History of a salaryman, on a un peu l’impression de se retrouver en terrain connu, trop connu.
Heureusement, si le show appuie sur son propos, il n’est pas manichéen, mais simplement désenchanté. La nuance est appréciable. Ainsi, on sent qu’il y a de la place pour les remords, en ce qui concerne au moins deux personnages. Oh Yoon Ah a déjà eu un peu plus de marge dans ses rôles de peste (Someday), mais elle devrait prendre moins d’importance dans l’avenir. En effet, la question principale est celle de la romance (pour l’instant complètement absente). Il nous reste encore à découvrir les rôles féminins, avec Hwang Jung Eum (Full House Take 2) et Choi Yeo Jin (I need Romance)….
Avec ses thématiques et ses acteurs recyclés, et une mise en scène conventionnelle, la tentation est forte de ne pas donner suite. Mais le récit est maîtrisé : fluide, sans temps morts, prenant, ne tombant pas dans le pathos malgré toutes les difficultés que rencontre le jeune garçon. Ça vaut peut-être le coup de voir ce que cela peut donner… car il reste encore deux arguments : la présence de Kang Ji Hwan au générique (après ses déboires), et la confiance que l’on peut avoir envers les créateurs de la série (Jang Young Chul au script et Yoo In Sik à la réalisation).
J’aurai préféré avoir un coup de cœur, cela dit…
J’avais raté le drama à sa sortie du coup j’aimerais bien le regarder maintenant. Mais j’hésite un peu tout d’abord parce que j’ai d’autres dramas en tête et puis parce que pour le moment tous les avis que j’ai pu lire étaient assez mitigés. Du coup est-ce que tu l’as terminé ? si oui qu’en as-tu pensé ?
Désolé pour la réponse tardive. Non je n’ai pas repris la série, après avoir longtemps hésité. J’ai en effet lu de très bons avis pour la suite, et j’ai une grande estime pour le duo responsable d’History of a salaryman. Mais le départ était bien trop mollasson pour moi.
Sans problème, c’est pas facile de répondre rapidement et à tout le monde en plus.
Hum.. Oui je vois le genre, peut-être qu’il serait préférable que je regarder dans un premier temps HOS. De toute manière je sais que je finirais par craquer sur IOM un de ces jours rien que pour les beaux yeux de Kang Ji Hwan *__*