La nouvelle série d’USA Network démontre une fois de plus l’obstination de la chaîne à trouver des histoires prédigéreés et peu ambitieuses. D’année en année les concepts se simplifient. Cette fois-ci, il s’agit tout simplement d’un cop show basique, avec un groupe d’agents qui vivent en underground dans un lieu paradisiaque. La mention « tirée d’une histoire vraie » ne trompera personne sur la qualité de la marchandise.
Ce très long pilote n’essaye jamais de nous rassurer, et enchaîne les clichés du genre. Notre héros est donc un newbie qui doit vite faire ses preuves dans un groupe qui se la pète et qui n’a peur de rien. On retrouve donc les corvées, les vols dans le frigo, les malentendus. Mais surtout, on met en avant ce qui fait vendre : le soleil, et le surf. Quitte à passer d’interminables minutes dans l’eau.
Et ce décor n’est vraiment qu’un décor, une pause dans le sujet, qui n’apporte rien dans la compréhension de ce petit groupe « d’amis ». Les actions de nos agents du FBI, DEA ou autres n’ont pas pour cadre la plage mais bien un univers urbain, semblable à des trillions de séries policières américaines. L’univers « cool » et ensoleillé fait donc vite la place à des intrigues vues et revues, comme celle d’un agent qui essaye de faire croire qu’il va tuer quelqu’un. Et qui va devoir évidemment improviser.
Il faut tout de même reconnaître le soin apporté aux images. C’est plutôt nerveux, et même s’il y a clairement de l’abus dans les filtres, ça fait plaisir de voir que le show se cherche une identité. Et l’épisode, malgré sa longueur, se suit ainsi sans trop de problèmes.
J’ai eu beaucoup plus de mal avec le ton employé, qui fait croire à des types en vacances au bord de la plage, au dialecte exagérément détendu (yo man, yo bro). L’humour n’est heureusement pas potache, mais n’arrive pas pour autant à rendre ces personnages sympathiques.
C’est le fond du problème. Pour une série aussi calibrée, aussi peu originale, il fallait au moins arriver à montrer des personnages attrayants. On se retrouve avec des individus sans réelle personnalité, qui ont été pensés pour se fondre dans le décor. Il faudra attendre la toute dernière minute pour avoir un twist sur les motivations de notre héros. Hélas c’est bien trop tard pour réveiller le téléspectateur.
On aura compris qu’on veut nous vendre un univers, alors qu’on nous raconte des intrigues sans grande finesse. J’ai beau avoir une pensée émue pour Daniel Sunjata (l’éternel Franco dans Rescue Me), cela ne suffira pas.