[Pilote – Corée] Athena : Goddess of War

Athena, spin-off d’Iris, la série blockbuster de l’année dernière, n’a cessé de faire le buzz depuis cet été. Tout le monde attendait avec impatience le retour d’une fiction d’action, et avec un aussi beau casting et de gros moyens, croyait-on, la série ne pouvait pas se planter. Problème : on nous a déjà fait le coup avec Iris. Et nos exigences sont différentes.

Si la série est un spin-of d’Iris, il n’est pas nécessaire d’avoir la série originelle pour comprendre.

La série commence alors que la maison bleue (présidence de la Corée du Sud) se réveille de toute urgence. Le professeur Kim, génie de la recherche nucléaire en Corée du Nord, mais lassé des turpitudes de son pays, devait rejoindre l’autre camp lors d’un séminaire au japon. Mais il est convoité par toutes les plus grandes puissances du monde (Chine, Japon, USA, France) et kidnappé par la Russie. Il faut intervenir au Japon avant qu’il ne soit trop tard, et sans laisser de traces.

Pour cela la présidence fait appel à des mercenaires menés par le Dr Kwon. Le SLML Black 7 se reforme. Mais ses membres sont assassinés les uns après les autres par un groupe armé mystérieux, ayant Son Hyuk (Cha Seung Won) à sa tête. Dans ce même groupe, une autre jeune femme semble particulièrement bien user de son charme et de ses talents, Yoon Hye In (Soo Ae).

L’opération non-officielle de la Corée du Sud est donc un semi-échec. Le professeur réussit néanmoins à s’échapper des espions russes, puis de ce fameux groupe qui laisse penser qu’il s’agit de la CIA.

3 ans plus tard.

Le héros de la série, Lee Jung Woo (Jung Woo Sung) bosse à la NTS, branche des forces spéciales contre-terroriste au sein de la NIS (Agence de renseignement). Il rencontre la belle Yoon Hye In, qui s’occupe de faire visiter la NIS aux enfants. On comprend ainsi qu’elle est agent double. C’est le coup de foudre pour le héros, mais la belle résiste à ses charmes.

Coup de théâtre. Alors qu’on pensait toute l’équipe assassinée il y a 3 ans, le Dr Kwon resurgit, il menait une vie tranquille et le président le rappelle à lui. Il voudrait qu’il prenne la tête de la NTS. Son ennemi de l’époque, Son Hyuk, qui l’a donc épargné, est à la tête de la division asiatique de la Homeland Security aux USA. Le Dr Kwon accepte, à une condition, que la NTS soit désormais indépendante, et n’en réfère qu’au président.

Voilà pour la première partie, forcément alléchante, car les scènes d’action sont très efficaces. Comme prévu Jung Woo Sung est impeccable, dans un rôle très roche de celui qu’il tenait dans le film The Good The Bad The Weird, c’est à dire qu’il respire la classe (surtout en smoking), et n’est pas dénué d’humour. On s’apercevra d’ailleurs que c’est un grand rêveur, mais je n’en dis pas plus. Je n’ai à vrai dire pas d’inquiétude pour la suite, puisque je sais qu’il est aussi très bon dans les rôles mélodramatiques (il suffit de regarder A moment to remember).

J’avoue avoir été agréablement surpris par Soo Ae. Elle était certes impeccable dans le film A family, mais je ne pensais pas qu’elle pouvait être aussi charmante, et efficace dans un rôle d’action.

J’ai également eu du mal à reconnaître Cha Seung Won. Dire que ça fait plus de 10 ans qu’Attack the gas station est sorti ! Son personnage semble être attaché à Yoon Hye In, qui semble hésiter dans ses sentiments. Le triangle amoureux est bel et bien annoncé.

Vous l’aurez compris, du côté du casting ou de l’action, je n’ai pas grand chose à dire. C’est plutôt du côté de la narration que j’ai eu des problèmes. Certes, je savais qu’on aurait une mise en place progressive, mais je n’ai pas aimé le découpage des séquences. Même si j’ai eu une belle surprise. Preuve que la série a du mal, la façon dont on impose l’incroyable passé amoureux du héros n’a pas fini de me décevoir. Je m’attendais à davantage de subtilité dans les flashbacks.

C’est tout le problème de la mise en place et de la définition des personnages. A contrario d’une écrasante majorité de dramas coréens, je ne suis pas arrivé à m’attacher à ses personnages. Certes, ils ont du charisme, mais je trouve que la série manque d’émotions.

Toute la difficulté est de faire un pari sur l’avenir. Une fois les enjeux mieux posés, les rebondissements fonctionneront mieux, et les liens entre les protagonistes peuvent donner de belles choses. Je pense que la série peut tirer son épingle du jeu. En l’état, c’est un peu trop brouillon pour être satisfaisant. Et je n’aurai pas cru dire ça, tant la première partie m’avait bien plu. Le deuxième épisode, trop décousu, manque d’enjeu, et il y a déjà du flottement.

Pour ma part je pense quand même lui donner sa chance, parce que j’aime beaucoup les acteurs, mais j’espère que ça va s’améliorer très vite. Oui, la série a du potentiel, et n’a pas à rougir devant les ténors américains question action, rebondissements, mise en scène et sens du spectacle. Mais j’attendais une émotion qui n’est venue que furtivement. Et je n’aime pas quand les séries coréennes perdent leurs atouts maîtres.

2 réflexions sur “[Pilote – Corée] Athena : Goddess of War

  1. Je comprends tout à fait ces faiblesses que tu pointes. Mon bilan est également mitigé. Le manque d’émotion était déjà un problème dans IRIS. Je pense que c’est du à une difficulté à trouver l’équilibre entre les codes narratifs des fictions occidentales d’espionnage que le drama emploie, avec cette dose d’action et de géopolitique « réalistes », et les codes traditionnels des k-dramas. Les moments d’humanisation des personnages sont amenés de manière artificielle, comme ces scènes où la seule musique qui retentit en arrière-plan serait sensée nous indiquer que nous passons en mode « romance » pour un temps. Cela manque d’homogénéité et le drama doit encore trouver sa voie.

    Le temps lui permettra de peut-être s’affirmer, mais c’est une constante que l’on retrouve j’ai l’impression dans tous les k-dramas s’occidentalisant, Joseon X-Files en était dernièrement une autre illustration dans un registre différent.

    Est-ce à dire que les kdramas perdent un peu leur âme lorsqu’ils changent de registre ? Ou cela nécessite-t-il surtout un temps d’adaptation ? A suivre… (En même temps, c’est un phénomène que je constate aussi dans les jdramas comme Prisoner par ex.)

  2. Eh ben… j’ai l’impression de lire l’avis que j’avais
    après les deux premiers épisodes d’IRIS ! J’avais beaucoup aimé le
    1er épisode et avais trouvé la suite trop flottante. Quant au
    manque d’émotion que tu signales… c’est aussi un des points
    faibles d’IRIS… j’en avais rien à cirer du couple de Lee
    Byung-hun et de Kim Tae-hee (un peu comme Jang Hyuk et Lee Da Hae
    dans Chuno… c’est peut-être là que réside le gros défaut des
    blockbusters… quand on ne ressent pas grand-chose quand le héros
    est à deux doigts de crever ou se rend compte que jamais il ne
    pourra revoir sa belle, forcément, ça devient gênant !) Mais bon,
    le casting est bien trop alléchant pour que fasse la tête à ce
    drama, surtout que tu as l’air de le trouver plutôt solide. Anyway,
    merci pour cet avis ! Je viens de voir que tu avais aussi parlé de
    Joseon X-files… c’est le dernier drama que j’ai vu, je l’ai fini
    en début de semaine, et certains points me laissent toujours
    perplexe ! allez, je rattrape les derniers mois d’absence ce soir !
    :p

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