Lorsque j’ai entendu les premiers échos autour de cette série (encore appelée Ohlala Couple), je me suis sérieusement interrogé sur l’opportunité d’un énième changement de corps dans les fictions coréennes. Et puis j’ai vu les premiers trailers et teasers, absolument hilarants, qui détournent de manière intelligente quelques dramas de l’année comme Big ou Gaksital (Bridal Mask). Pas étonnant quand on sait que l’acteur principal est celui qui jouait Lee Kang San dans ce dernier drama, à savoir Shin Hyun Joon.
Cette auto-dérision m’avait donc beaucoup plu, et j’espérais en voir davantage à l’occasion des deux premiers épisodes. Une farce sur les rapports hommes-femmes trentenaires? Je signe pour ! Hélas, mis à part les références sus-cités, l’humour n’est pas forcément au rendez-vous. Oh, l’acteur se moquera bien de son attribut nasal, mais c’est à peu près tout.
Il y a un problème de ton qui se pose dès le départ. Nous parler de l’occupation japonaise des années 30, très bien. J’étais prêt à rire de cette parodie jusqu’à ce que je m’aperçois que c’était en réalité un vrai préambule dramatique pour nous montrer comment notre héros et notre héroïne sont destinés l’un à l’autre. En fait la série utilise la référence en clin d’œil en nous disant.. de ne pas en rire ! Euh… Heureusement ça s’arrangera plus tard pour la séquence « Big« , ouvertement humoristique.
Ainsi, notre héros, dans les années 30, pleure la mort de sa belle, et jure qu’il vivront ensemble heureux et mariés dans une prochaine vie. L’idée qui suit est succulente, un peu à la manière des contes détournés, car l’on s’aperçoit que dans leurs prochaines vies, de nos jours, ces deux là se sont bien mariés, sauf que cela se passe très mal.
Je m’attendais à un combat plutôt équilibré au sein du couple, avec des différences de points de vue comme dans Can’t Lose, qui traite également des difficultés d’un couple qui se déchire sans se comprendre. Dans Oohlala spouses (je m’y ferai jamais à ce nom), le tort est au contraire exclusivement masculin, histoire de se rattacher à une réalité sociale : les divorces ne cessent de se multiplier et les femmes doivent bien souvent faire face à l’infidélité de leurs maris. Elles doivent ainsi choisir entre pardonner, fermer les yeux, et continuer à profiter de leur train de vie, ou divorcer, en préparant leurs arrières.
Notre héros Soo Nam (Shin Hyun Joon) a donc bien changé par rapport à sa précédente vie dans les années 30. Alors qu’il a réussi à se marier avec la femme qu’il voulait, Yeo Ok (Kim Jung Eun), le voilà qui la traite de « vieille femme », râle pour un rien, ne remercie jamais… Tout le contraire de son attitude au travail, où il est manager dans un hôtel, et aux petits soins pour ses clients, se faisant passer pour un homme idéal. Yeo Ok souffre de cette situation. C’est déjà dur pour elle de s’occuper des corvées de la maison, mais le reste de la famille ne l’aide pas : son fils commence à la traiter comme son esclave, et sa belle-mère et belle-sœur en font le moins possible. Avoir un peu de reconnaissance, être traitée avec respect, c’est tout ce qu’elle demande. Elle finit par se mettre en grève et veut quitter la maison pour loger dans l’appartement acheté par le couple. Mais en s’y rendant elle découvre une cruelle vérité : son mari la trompe avec une jeune femme.
Alors qu’elle avait réussi à sauver le mariage de son amie en faisant fuir l’une des maitresses du mari de celle-ci, Yeo Oki décide au contraire de divorcer. Elle ne pourra jamais oublier ces images de son homme embrassant passionnément une autre et l’emmenant au lit. Elle filme donc les coucheries de son mari pour obtenir son divorce, et le sort de ces deux là semble être scellé à la sortie du tribunal.
Mais les divinités ne sont pas contentes. Elles avaient accordé à ces deux là une deuxième chance, il est hors de question que cela se termine ainsi. La belle Moo San (sorte d’aphrodite ?) et le « matchmaker » qui prend l’apparence d’un vieil homme, décident alors de contre-attaquer : à l’issue d’un accident, ces deux là vont échanger leurs corps, et comprendre les difficultés de chacun… C’est là que l’humour va enfin décoller.
Sur le papier, le pitch paraît finalement plus complexe et plus intéressant, mais en réalité la mise en scène ne suit pas. Il manque du rythme à ce drama, qui traine excessivement en longueur. On s’attend à du rire, mais on obtient un drame qui veut en faire de trop, à l’image de son acteur principal, qui utilise parfaitement son physique mais qui prolonge indéfiniment son jeu. C’est drôle pendant quelques minutes mais au bout d’un moment… Et puis surtout la série part avec un désavantage : elle n’est pas la seule à utiliser ce pitch d’échange des corps, et le téléspectateur que je suis en demande forcément davantage. Quand enfin la série se lâche, les deux heures sont passées et l’image finale n’a rien d’emballant. Oui mais encore ?
Peut-être que la déception vient du fait que j’attendais autre chose de ce drama. Les parodies sont sympathiques mais au mépris de la tonalité du récit. L’humour se prolonge bien trop longtemps pour ne pas réprimer son agacement. Le pitch déséquilibre les arguments des disputes homme-femme, avant de vouloir nous parler d’un objectif de « compréhension mutuelle ». On retombe donc sur une dynamique traditionnelle du drama coréen avec ses rôles prédéfinis, au lieu d’exploiter son sujet de manière équilibrée comme Can’t Lose ou Alone in Love l’avaient fait. L’ensemble manque de chaleur, d’intensité, de rythme, et cette farce retombe assez vite.
Tout n’est pas perdu, car l’acteur reste sympathique, et un lent démarrage ne signifie pas pour autant que le drama va se planter. On l’a bien vu avec Big, qui n’a pas su rester sur son sujet (quand je pense que j’avais adoré le début de la série !). Tout dépend donc de la confiance que l’on peut avoir en ce projet. A en juger par les clins d’œil du drama, les auteurs savent peut-être quelles erreurs ne pas commettre à leur tour. Pour ma part je reste sceptique, ça reste lourd et par moment indigeste.
C’est bien, je ne comptais pas me mettre à ce drama et cet article me conforte dans cette décision ^^
Pour revenir sur Big, je suis tout à fait d’accord. Un vrai gâchis, alors que les premiers épisodes étaient si prometteurs. J’ai fini par lâcher en cours de route. Je n’ai jamais été fan des soeurs Hong (l’horrible, horrible You’re Beautiful aidant) et j’avoue que là elles m’ont un peu perdu. Dommage pour Gong Yo et Lee Ming Jung qui, indépendamment des problèmes d’écritures, délivrent de très bonnes performances.
Je dois dire que ce drama me tentait déjà pas beaucoup, mais en lisant ton avis ba j’en ai encore moins envie. L’histoire de l’échange des corps ça me soul ça sent le réchauffer. J’ai regardé 49 days que j’ai beaucoup aimé, je voulais tenter secret garden mais après c’est bon, ce genre d’histoire au bout d’un moment ça soul =)