Il est rare, très rare, de voir une série coréenne qui maîtrise à ce point son récit, sans temps mort, avec de vrais rebondissements, une réalisation impeccable et des comédiens à la hauteur des enjeux. Diffusée d’avril à juin 2009 sur KBS2, elle aura remporté un très grand succès critique.
Kim Shin est un homme sans ambitions, ce qui ne satisfait pas sa petite amie, laquelle veut monter dans l’échelle sociale. Lorsque l’entreprise de son frère fait faillite, victime d’un coup monté par un dirigeant sans scrupules (Chae Do Woo), son monde bascule. Son frère se suicide, sa belle-soeur et ses nièces doivent faire face à des truands qui leur ont prêté de l’argent. Kim Shin a un coup de sang. Il repousse sa petite amie, et menace de mort les journalistes qui ont colporté de fausses rumeurs à l’origine de la chute de l’entreprise. Il écope de plusieurs années de prison. C’est là qu’il rencontre la soeur de Chae Do Woo, Chae Eun Soo, qui s’excuse pour les méfaits de son frère. Kim Shin comprend alors que sa vie a été ruinée par Chae Do Woo, et jure de se venger.
Cette histoire de vengeance est en fait un combat entre deux personnes. Un ennemi charismatique, mystérieux, doté d’une psychologie complexe, solitaire, opposé à un héros qui n’a rien à perdre, et qui devient de plus en plus astucieux. Au delà du challenge, du match, la série est intéressante dans les portraits qu’elle brosse. Par exemple, la quête du pouvoir et de l’argent ne sont qu’une des nombreuses couches de vernis de la personnalité de Chae Do Woo. Son intelligence, son calcul froid provoque à la fois fascination et répulsion. Mais derrière cette facade « parfaite », se cache la blessure d’un homme qui ne sait pas comment aimer.
Ce combat est particulièrement haletant, rythmé, nous offrant d’excellents rebondissements. L’histoire avance sans jamais s’empêtrer, et mieux encore, est particulièrement maîtrisée sur la longueur. Pour tout dire, mis à part une scène de fin d’épisode 18, la série aura réussi à me surprendre tout le long (peu de séries peuvent s’en vanter). Même la fin, controversée, est audacieuse et satisfaisante pour peu qu’on y réflechisse.
Dans cette partie d’échecs les personnages secondaires auront tous un rôle important : un trader surdoué mais autiste, un escroc, un avocat, un homme de main, une petite soeur angélique, une petite amie ambitieuse…
Les performances d’acteur mériteraient à elles seules de regarder la série. Avec deux points d’orgue : Kim Kang Woo, qui interprète toutes les nuances d’un Chae Do Woo manipulateur. Et Park Ki Woong qui joue un trader autiste en lui donnant une certaine sensibilité pour le rendre attachant.
Il faut aussi rendre grâce à la série de ne pas trop tourner autour des histoires de romance. La série est noire, sombre, et n’avait pas besoin de développer ces thématiques plus en profondeur. Fort heureusement quelques notes de rire sont savamment distillées ça et là, histoire de relâcher la pression.
Captivante, la série se permet aussi le luxe d’une certaine lecture sociale, car c’est finalement l’histoire d’un combat entre deux couches de la société. Il y a là une résonance sociale forte, surtout en cette période où les traders font et défont la vie de millions de gens.
Bref, je pourrai me noyer dans les superlatifs, mais vous l’aurez compris, « Story of a man » est incontournable. C’est d’ailleurs une série particulièrement recommandable pour effectuer une transition en douceur vers le monde des séries coréennes, vu qu’elle n’a ni problème de rythme ni abus de mélos, ni flashbacks (les 3 défauts majeurs de la plupart des productions coréennes).
Pour finir, voici 2 teasers (sans spoilers évidemment) :
Cinédramas 
(Bonjour, un premier commentaire pour dire déjà que je suis heureuse de parcourir un blog qui traite de séries de tout horizon, avec une approche très intéressante, je lui souhaite une longue vie !)
Je peux qu’acquiescer à cette belle critique, car Story of a man reste pour moi le drama sud-coréen incontournable de l’année 2009. Comme tu le soulignes, je crois que ce qui marque tout d’abord, c’est l’impression de maitrise dans la narration qui se dégage de ce drama. J’ai beaucoup apprécié le fait que rien ne soit jamais acquis, ni figé. On assiste à une progression/construction constante, une complexification des personnages et une redistribution des cartes perpétuelle qui se révèlent vraiment des plus prenantes.
Pour moi, il s’agit plus ou moins d’un « drama d’école », tant il parvient à pleinement exploiter des grands classiques des dramas coréens (vengeance, liens familiaux compliqués, triangle amoureux, etc.). C’est un modèle du genre, par sa solidité et son homogénéité.
Ajoutons à cela son casting des plus convaincants, et on a vraiment un des dramas les plus aboutis de ces dernières années.
La seule chose qui me chagrine, c’est que l’audience n’a pas vraiment été au rendez-vous. Les critiques ont apprécié, mais la diffusion est restée assez anonyme.
J’espère que dans la durée, Story of a man sera reconnue à sa juste valeur : un petit bijou de la production télévisée sud-coréenne.
Merci à toi pour ce commentaire 🙂
Comme toi j’apprécie beaucoup les blogs qui s’ouvrent sur différents mondes télévisuels. OUR Tv is rich 😉
« Story of a man » est à mon sens une série idéale pour changer de cap.
A très bientôt j’espère, sur ce blog, le tien, ou ailleurs 😉
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