[Pilote – Corée] History of a salaryman

history of a salarymanVéritable surprise de ce mois de Janvier décidément riche en bonnes séries, History of a salaryman vaut largement le détour. A condition de pouvoir passer sans arrêt entre le premier et le second degré, de pouvoir comprendre les clins d’œil du réalisateur, bref, à condition de regarder cet étrange objet télévisuel pour ce qu’il est.

Ce dernier challenge n’est pas facile. En raison d’un montage excessif, l’épisode tente de faire le grand écart entre loufoquerie et drame humain de façon trop abrupte. Habitué à m’impliquer avec les personnages d’une série coréenne, j’ai donc mis un peu de temps avant de trouver la bonne distance. En effet, je n’avais absolument pas eu de problème avec Harvest Villa, par exemple, qui oscillait entre mystères, meurtres, romance et comédies loufoques ou décalées. Et pour les fictions des soeurs Hong, comme The Greatest Love, la pop-culture et le symbolisme à outrance m’avait empêché de vraiment apprécier la romance. History of a salaryman ne perd pas de temps à passer d’un élément à un autre, même si la comédie burlesque l’emporte largement.

C’est évidemment dans ce registre comique que la série suscite mon adhésion pleine et entière. Des scènes comiques en arrière-plan (plutôt rare dans les dramas coréens), du burlesque, des personnages décalés, une mise en scène délicieusement emphatique (merci la musique classique), et un goût pour l’outrancier : du passage de chewing gum au destin de la poule aux œufs d’or, le réalisateur s’est fait plaisir, et moi j’ai ri aux éclats… sans aucune honte.

Mais comment aurai-je pu m’attacher à ces personnages aussi vite, quand le drama force brusquement ma porte d’entrée et me demande de pleurer ou de prendre peur ? L’inconvénient des comédies burlesques, c’est qu’elles laissent difficilement de la place pour le développement des personnages. Les deux premiers épisodes pêchent donc sur cet aspect là, mais je n’ai à vrai dire pas trop d’inquiétude pour la suite, puisque ce n’est qu’une question de temps.

Le personnage principal, Yoo Bang, interprété par l’excellent Lee Bum Soo (Giant, My wife is a gangster 3) nous apparaît au départ comme l’idiot de service, le naïf qui ne se rend pas compte de ce qui se trame. Mais il va se révéler bien plus utile qu’il n’en a l’air. Il va s’inscrire dans un programme d’expérimentation d’un nouveau médicament promettant une longévité extraordinaire, et tenter de le voler (via un moyen hilarant dont je salue l’inventivité). Un tel médicament est également l’objet de convoitises d’une entreprise concurrente, laquelle envoie un espion particulièrement doué et malin : Cho Sang Hoo. De péripéties, en péripéties, Yoo Bang subit les effets indésirables du médicament (notamment une hilarité en cas de douleur), réduisant à néant toute possibilité de commercialisation du produit.

La guerre qui oppose ces deux entreprises est très drôle, à l’image de leurs chefs, bouffis d’orgueil et de suffisance, des exploiteurs mégalomaniaques, délicieusement détestables. C’est aussi l’occasion de donner une autre image de ces corporations toutes puissantes vénérées en Corée, en versant légèrement dans la satire d’un système, et c’est suffisamment audacieux pour le souligner. De plus, les scénaristes se sont largement inspirés de personnages historiques chinois, comme vous pouvez le voir ici.

Cho Sang Hoo décide alors d’utiliser Yoo Bang, en lui faisant croire qu’il est un agent secret chargé d’inspecter l’entreprise. Il lui permet donc de passer haut la main le processus de recrutement. Arrivé dans l’entreprise comme salarié (le rêve de son père), Yoo Bang va devoir gravir les échelons. Mais pour s’imposer, il va falloir faire attention à Baek Yeo Chi, la fille du président, une enfant gâtée irascible qui se retrouve obligée de travailler dans l’entreprise suite à une dispute avec son père.

Le rythme est particulièrement relevé, et les deux premiers épisodes se suivent avec plaisir, alternant rebondissements, gags, et prestations d’acteurs jubilatoires, sans jamais compliquer inutilement les liens et les secrets entre les individus. Le réalisateur a décider de verser dans l’efficacité, quitte à en faire trop (notamment dans le montage pour amener l’émotion). La bande-son multiplie les références (musique classique, la panthère rose ou la version « She » de Elvis Costello dans Notting Hill) et permet de donner beaucoup d’ampleur aux scènes.

Côté acteurs, mis à part Lee Bum Soo, j’ai plaisir à retrouver Jung Ryu Won (dont le jeu est beaucoup plus enjoué depuis My name is Kim Sam Soon) et Hong Soo Hyun (Lie to me, Princess Man), sans compter le désopilant Park Sang Myung (Can’t live without robbery) dans un rôle plus méchant cette fois ci. Les acteurs ont l’air de beaucoup s’amuser sur le plateau (il faut dire qu’une bonne partie de l’équipe de Giant est devant et derrière les caméras, ils se connaissent donc) et l’alchimie est instantanée.

Le scénario est rafraichissant et alléchant, il laisse beaucoup de pistes ouvertes. Étant vraiment convaincu par  sa comédie et sa légère dimension sociale, je continue. Ce qui a fait pencher la balance définitivement ? La scène bonus pendant le générique, un gag irrésistible. Encore, encore !

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2 réflexions sur “[Pilote – Corée] History of a salaryman

  1. Voilà l’unique drama nouveau que je suis actuellement et je partage entièrement ton point de vue. Cette histoire ne manque pas de pep’s et de loufoqueries, j’aime toutes les scènes drôles. Par contre, l’aspect dramatique ne prend pas, je ne voudrais pas spoiler car je ne sais pas où tu en es mais arrivé à l’épisode 15, je trouve qu’à trop vouloir « bouffer à tous les râteliers », bah j’ai beau trouver le drama divertissant, je ne vois pas bien où ça va nous mener. Dommage que les relations entre les personnages restent si en surface. Quand aux moments dits « tristes », il ne me font ni chaud ni froid. Y’a même des passages qui m’ont franchement agacée. Bref, il reste 5 épisodes, si le drama fait toujours bien 20 épisodes, je reste dubitative pour le final.

  2. J’en parlerai la semaine prochaine, je n’en suis pas encore au même point que toi. Ce que tu dis me fait un peu peur, car pour le moment j’apprécie davantage la série qu’à ses débuts (mais ça peut changer).
    Merci pour ton commentaire !

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