JJ Abrams n’avait pas que Person of interest dans ses cartons cette saison. Alcatraz vient donc commencer l’année sur la FOX. Des raisons de se réjouir ? Pas tellement…
Alcatraz nous propose un pitch qui emprunte beaucoup aux 4400. Vous savez, ces hommes et ces femmes qui après avoir disparu il y a des dizaines d’années, reviennent dans notre monde en causant beaucoup de problèmes. Sauf que dans la série de JJ Abrams, il s’agit de prisonniers dangereux, enfermés à Alcatraz il y a 50 ans. On va donc avoir notre chasse à l’homme chaque semaine, avec des enquêteurs spéciaux qui travaillent pour une agence gouvernementale top secret. Et pour éviter la routine dans cette série procédurale, on injecte quelques éléments mystérieux, de conspiration…
Le problème, c’est que je ne suis pas arrivé à m’intéresser à ces mystères. Pourquoi et comment ces criminels sont réapparus ? Que cache l’agence ? Autant de questions qui font « plouf », tout simplement parce que dans sa précipitation, JJ Abrams a oublié ses personnages. A quoi bon s’intéresser à ces mystères si on arrive pas à s’attacher à cette enquêtrice ou à ce pseudo-geek ? Le pilote ne donne aucun trait de caractère à ses personnages (on en apprend bien plus sur le criminel de la semaine que sur nos héros). On se contente de relier les fils. Ah oui, notre enquêtrice vient de croiser son grand-père qui était à Alcatraz. Mais à part ça ?
On touche donc la limite en terme de construction scénaristique. Sans arriver à créer le moindre attachement, le pilote est un château de cartes, et chaque détail n’en parait que plus grossier. Le casting rassemble pourtant des têtes connues (Sam Neill, Jorge Garcia, Parminder Nagra..) mais ils n’arrivent pas à être convaincants. Une fois encore on nous la joue technophile futuriste avec des banques de données sorties de nulle part exploitables en un quart de seconde. La musique de Michael Giacchino ne nous envoûte pas, elle en fait trop, accentuant le décalage entre la pauvreté des scènes et des intrigues. Bref, on y croit pas.
Par acquis de conscience, j’ai dérogé à ma règle et continué avec le 2è et 3è épisode, lesquels ne font que confirmer mes impressions. C’est un procedural typique, avec des personnages inexistants, et des mystères vus et revus.
Un autre signe ? Je ne suis pas arrivé à écrire davantage sur ce pilote, c’est dire comme c’est vide, plat, générique, sans surprise réellement enthousiasmante.