Game of Thrones saison 1

Il n’est pas si facile pour moi d’aborder une série d’héroic fantasy. En effet, je l’avoue, je n’y connais pas grand chose. Et les maigres expériences que j’ai pu avoir ne m’ont pas donné envie d’en voir plus (je dois faire partie des rares personnes sur terre à détester la trilogie du seigneur des anneaux, et à m’endormir sans aucune honte devant les effets spéciaux). Voilà, vous pouvez vous armer de tomates bien mûres.

Mais pas si vite, ma rédemption est proche. J’en veux pour preuve la dernière superproduction diffusée sur HBO : Game of Thrones. La série est inspirée de la saga homonyme de George R.R. Martin. L’histoire ? La lutte pour la conquête du trône au royaume des sept couronnes. Ne comptez pas sur moi pour vous dire les différences entre l’oeuvre originale et son nouveau support, c’est avec un oeil neuf que j’ai visionné cette série.

Avec un générique à l’aspect « jeu de rôle » le téléspectateur est d’emblée plongé dans un monde vaste et riche. Le royaume est délimité ainsi : au nord une grande muraille construite par les anciens pour résister aux invasions de sauvages et à l’est, après l’océan, un continent de barbares. Mais ne croyez pas pour autant que le royaume est un pays civilisé : il s’entredéchire depuis des siècles, les dynasties, les maisons, les lords ne rêvent que du pouvoir absolu.

C’est dans ce contexte que l’on va s’intéresser à nos héros : la famille Stark, située au nord du royaume, dirigée par Ned Stark, un soldat valeureux, ami du roi actuel Robert Barathreon. Et si je précise bien sa qualité de héros, c’est parce que tout en lui respire l’honneur. Il ne cherche pas le pouvoir, il répond aux ordres de son roi, semble fidèle à sa femme et à ses enfants (bien qu’il ait eu une aventure qui lui a donné un batard, aventure qu’il semble amèrement regretter). Tout est fait pour nous rendre cette famille sympathique, et bien plus que de savoir ce qu’il va advenir de la couronne, ce qui m’a intéressé, ce sont les sorts des personnages de cette famille qui va se retrouver au coeur d’un conflit qui la dépasse.

Posé ainsi, le show pourrait se révéler très manichéen, en ne cessant de nous rappeler le sens de la justice et de l’honneur… tout en nous montrant les autres familles baigner dans la luxure, la folie, le sang, les orgies… Il a su nuancer les choses, notamment grâce à deux personnages.

Le premier, c’est la personne de petite taille Tyrion Lannister. Les Lannister complotant pour s’emparer du trône, il aurait été facile de faire du clan tout entier des personnages détestables. Mais Tyrion est brillant. Sa verve, ses excès, et son positionnement ambigu vis à vis du reste de la famille ont donné à celui-ci un charisme extraordinaire. Que voulez-vous, j’aime les réparties, et grâce à lui, le show a su trouver un peu d’humour pour contrebalancer l’excès de violence et de sexe. Je n’ose imaginer la série sans lui désormais. On peut avoir un spin-off ? Je plaisante, mais je lui dois mes meilleurs moments devant la série.

Le second personnage c’est Daenerys Targaryen, la fille du précédent roi, un roi fou qui a fini assassiné par le clan Lannister. Elle nous apparait comme naïve, frêle, et aux ordres de son frère Viserys, qui ne rêve que de reprendre le pouvoir alors qu’il est en exil sur le continent Est, avec les barbares. Daenerys est ainsi forcée de se marier à un chef de guerre brutal et puissant, afin que son frère puisse avoir une armée. Mais Daenerys va apprendre à s’affirmer, à utiliser ses capacités pour décider elle-même de son sort…

Le récit sépare assez nettement  4 lieux : à Port-Real où siège le roi, à Winterfell où réside la famille Stark, au Mur, où les gardes de la Nuit veillent, et enfin sur le continent Est, où le sort des derniers Targaryen semblent liés avec ceux des barbares. D’habitude je n’aime pas ce genre de récit typiquement littéraire où l’on est obligé de suivre des personnages déconnectés les uns des autres, car le risque est grand que l’un de ces lieux ne finisse par être ennuyeux. Fort heureusement, il n’en est rien car on se passionne pour le sort de ces personnages. On comprend bien vite que dans cet univers de violence, la vie de chacun d’entre eux ne tient qu’à un fil. Et les bains de sang, les actes de cruauté sont nombreux !

Alors bien sûr, certains endroits sont plus mystérieux que d’autres et j’ai été frustré par le manque de développement de l’aspect fantastique du récit. Un exemple ? On ne cesse de nous montrer, par bribes, les dangers au delà du Mur. On nous répéte, au point de croire à un discours publicitaire (on a largement dépassé le stade du clin d’oeil, là !), que l’hiver arrive (et avec lui la mort de millions de personnes) et … rien. Quand enfin un des personnages principaux dépasse le Mur, c’est pour nous signifier la fin de la première saison. Frustrant disais-je ? On ne cesse de nous parler de dragons, et ce n’est qu’à la toute fin qu’on perçoit leurs potentiels. Très frustrant. Mais cette frustration est surtout le signe que l’on veut en savoir plus, tout de suite. Un bon signe, non ?

Cete première saison a donc son lot de rebondissements spectaculaires, certains plus prévisibles que d’autres mais ayant un impact émotionnel certain. Oui, les traîtrises et coups bas sont un peu trop explicites et annoncés trop tôts, et le récit ne doit au final sa complexité que par son background et non par la nature des évènements. Et si on peut regretter que l’ensemble soit une vaste introduction à ce qui parait encore plus passionnant, j’ai pris un grand plaisir à suivre les aventures de ces personnages.

Au chapitre des regrets, comme souvent avec HBO, je suis navré par le besoin de transformer des scènes de dialogues en scènes de sexe. Que les personnages aient un appétit sexuel hors norme et que cela profite à la description de cet univers de luxure, soit. Mais quand il s’agit de révélations importantes sur la trame principale, doit-on forcément les entendre entre deux gémissements de plaisir ? Je vais pas jouer les prudes ni les choqués, mais ce voyeurisme marketé HBO, ne doit pas devenir un passage obligé. Ce qui fait la force du récit, ce sont les rebondissements, non ? Alors pourquoi passer de longues minutes sur le sexe si ce n’est pour du remplissage ?  Heureusement que le rythme des épisodes était assez soutenu, (il y a du progrès quand même, ouf !)  sinon je me serai endormi plus d’une fois lors de ces scènes…

Enfin, la réalisation. Dotée d’un budget plus que conséquent, la série réussit à nous transporter sans difficultés dans ce nouveau monde. De l’intégration des décors aux effets spéciaux « gore », tout y est. La musique n’est pas en reste, et le générique trotte encore dans ma tête. Ce que j’apprécie le plus ? c’est que rien n’apparaît extravagant, tout semble naturellement s’imbriquer.

C’est donc sans problème que je me joins au concert de louanges entendu sur internet. Game of Thrones a beau avoir ses défauts, l’immersion et l’attachement aux personnages est tel qu’on se retrouve à avaler les épisodes les uns derrière les autres, sans faiblir. Il faudra cependant enclencher la seconde vitesse, car passée la découverte des liens et des ambitions des personnages, il faudra bien révéler ce que l’hiver va apporter… Et j’ai hâte d’arriver … au printemps 2012 (diffusion de la seconde saison)!

2 réflexions sur “Game of Thrones saison 1

  1. Très bien, très très bien Eclair, au moins nous suivront une série en plus en commun.
    Game of Thrones, c’est tout ça réuni. Tu as bien défini le sujet.
    Un très bon article que je renvoie sur FB directement 😉

  2. Tu sais les livres sont très conséquents… La première saison regroupe les 2 premiers livres et c’est très proche de ce qui est dans les livres… Je pense que la saga est comme ca !
    Cela dit je suis comme toi, j’attends avec impatience la suite !
    Un très bonne découverte pour la suite…

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