Après Netflix qui s’est engagé dans la production de séries (House of Cards, Hemlock Grove), c’est un autre géant de la distribution d’œuvres culturelles, Amazon, qui se lance dans la course avec Zombieland, série dérivée du film éponyme de 2009.
La mode est aux zombies, et si vous commencez à en avoir marre de voir ce mythe du fantastique et de l’horreur adapté à toutes les sauces, mon conseil est le suivant : fuyez pendant qu’il est encore temps. Après Walking Dead, Dead Set, Death Valley, In the Flesh, (et j’en oublie sûrement) voilà donc Zombieland, qui a la particularité d’être une série … comique.
Pas encore parti ?
N’ayant pas vu le film dont la série s’inspire, je ne saurai dire si l’humour est conservé. En revanche, je me suis aperçu que j’ai eu beaucoup de mal à me plonger dans cette atmosphère d’horreur joviale, aux thématiques pré-adolescentes. C’est un mélange dangereux, témoin de notre époque qui après avoir glorifié la violence cherche à la ridiculiser, à la dédramatiser. Il est devenu honteux d’avoir peur devant un film d’horreur, et sur internet, c’est un véritable festival de commentaires incompréhensibles que l’on peut lire en dessous de grands classiques du cinéma. « C’était trop drôle ! ». Comme si on cherchait à se prouver qu’on est capable de surmonter nos émotions, à la différence des autres qui font dans leur pantalon.
Il faut donc bien distinguer la parodie de films d’horreur, qui joue astucieusement sur les clichés du genre, des films qui exploitent une thématique sans en comprendre ses mécanismes. Malheureusement Zombieland tombe dans cette dernière catégorie. Elle essaye à la fois de profiter du mécanisme de la peur et de la ridiculiser. On oscille donc entre une séquence avec un massacre en arrière-plan, plutôt drôle car nos personnages ne sont pas conscients du danger imminent, avec une séquence d’horreur où des zombies tombent sur nos héros, avec une musique dramatique essayant de vendre ce que le script ne peut pas.
Ces séquences dramatiques n’arrivent pas à se positionner immédiatement sur le second degré. On essaye de donner un background tragique à nos personnages, voire une problématique romantique, avec un discours sérieux sur la post-apocalypse. Et puis on essaye de nous dire que tout va bien, que tout peut être sujet de plaisanterie.
A vrai dire, le mélange aurait peut-être pu mieux marcher si on avait eu le meilleur des deux mondes. Or ce n’est pas le cas. Les séquences d’horreur pure sont très mal filmées, et surtout brisent le mythe des zombies qui se déplacent lentement. Les règles du jeu sont carrément déformées, avec des zombies sauteurs, sprinters, et je crois même en avoir entendu parler (j’ai la femme de vérifier, clouez moi au pilori si ce n’est pas le cas). C’est dire. Quant à l’humour, il n’ose pas assumer ses références bourrines de teen-movies, et évite consciencieusement le trash. Si ça vous amuse de compter le nombre de fois où un personnage dit le mot vagin, tant mieux pour vous, mais c’est n’est clairement pas ce que j’affectionne. La plupart des répliques tombent à côté, d’ailleurs, et seuls quelques gags visuels sauvent l’ensemble (comme la chute d’un personnage à travers tous les étages d’un immeuble). Et je préfère ne pas parler du jeu des acteurs…
Bref, ça se cherche, c’est parfois drôle, souvent lamentable, et presque toujours ennuyeux. Je n’ai pas vu une horreur « fun », décomplexée, drôle, j’ai vu un assemblage de mauvais sketchs. C’est sans doute un problème de cible, ou un signe que je suis décidément devenu trop vieux…
Tiens je ne savais pas qu’une série était prévue! Du coup je n’ai pas d’avis sur celle-ci mais par contre, j’avais beaucoup aimé le film de base. Les personnages en étaient attachants, c’était souvent drôle et à aucun moment il ne m’a semblé que le film ne cherchait à faire peur, c’était purement une comédie. Ou alors je suis désensibilisée -c’est possible vu tout ce que j’ai avalé comme films d’horreur- mais je crois vraiment que le film Zombieland ne cherchait pas à faire peur du tout. Il y avait des moments un peu tristes pour parler du passé des personnages afin qu’on s’y attache mais ce n’était jamais terriblement appuyé…faudra que je jette un coup d’oeil à la série, voir ce que cela donne. Meric pour ‘l’article!