Mes séries comiques de référence (1/5) : Cheers

Si vous lisez mes billets, vous avez sans doute du vous apercevoir que je suis, en matière de comédies, très nostalgique. Alors, quitte à me lamenter (ah, c’était le bon vieux temps), j’avais tout de même envie de vous faire partager mes références en la matière. Histoire de voir qui a inventé le fil à couper le beurre.

Cheers (1982-1993, le jeudi sur NBC, « must see thursday »)

Avec ses 11 saisons, plus de 100 nominations aux Emmy Awards pour une trentained’ Emmys remportés, Cheers a beaucoup contribué à définir la sitcom moderne. Je vais pas vous refaire l’histoire et vous parler de I love Lucy dans les années 50, rassurez-vous.

Cheers, c’est l’histoire d’un bar situé à Boston, où viennent se rejoindre tous les soirs des habitués. Ce bar est tenu par Sam Malone (Ted Danson), un ancien joueur de baseball. Il a pour barman son ancien coach, et lors du pilote il engage une serveuse, Diane Chambers (Shelley Long) qui vient de se faire larguer par son fiancé. (Oui, dit comme ça, il y a de forts relents de Friends). Evidemment entre une érudite (snob) et un sportif, il va y avoir de l’orage – et de l’amour – dans l’air. D’autant que l’autre serveuse du bar, Carla, n’apprécie guère Diane, et n’hésite pas à le lui dire.

S’il y a bien une particularité de la série, c’est la qualité de ses personnages et de ses réparties. Les échanges Diane-Sam sont savoureux, bien sûr, mais les habitués du bar ont aussi leur quart d’heure de gloire. D’ailleurs, c’est un peu ce qu’ils recherchent : Cliff le facteur, a un avis sur tout, prétend tout savoir alors qu’il n’a toujours eu aucune relation sexuelle. Son meilleur ami, « Norm », aimerait bien au contraire, ne plus en avoir avec sa femme, Vera. Vera est l’ancêtre de la femme de Niles, dans Frasier : on la pare de tous les défauts imaginables, au point de créer au fur et à mesure des épisodes une créature mythique qui ne pourra jamais apparaître à l’écran, tant il est impossible de trouver une actrice pouvant lui ressembler. Norm le buveur de bière est accueilli dans une majorité d’épisodes par le fameux « Norm ! », un classique de la série. Au point que le bébé de Frasier et Lilith prononcera à la surprise de tous son premier mot : « Norm ! », bien sûr !

Car oui, la série va évoluer (spoiler !) : La romance Diane-Sam ne peut continuer indéfiniment. Frasier (Kelsey Grammer) le psychiatre érudit se fiance à Diane, qui le laisse tomber. Frasier devient un autre pilier du bar, avant d’avoir son propre spin-off à la fin de Cheers. Et puis Shelley Long, au bout de 5 saisons, après un Emmy et 2 Golden Globes, quitte la série. Elle sera « remplacée » par une femme manager, Rebecca Howe (Kirstie Alley). Je n’oublie pas non plus le remplacement de « Coach » par Woody Harrelson.

Témoin de l’époque, la série parlera de féminisme (et de machisme), et sera l’une des premières à parler d’homosexualité. Le tout dans un ton populaire, drôle, très bien écrit.

Diane: And everyone knows that hate is not the opposite of love. Indifference is.
Sam: Well, whatever you say. I really don’t care.

Diane: [se réferrant à sa relation avec Sam] Well, what about the idea that opposites attract?
Dr. Simon Finch-Royce: AH, the song of the TRULY desperate.

Je passe volontairement les phrases de Norm sur son alcoolisme, elles doivent être vues, surtout.

Si les piques sont nombreuses entre les différents personnages, on sent que ces moqueries ne sont jamais méchantes, elle sont davantage l’expression de la verve de chacun. Il subsiste une véritable amitié entre ces occupants de bar, et le télespectateur leur développe une vraie tendresse. Aujourd’hui, au contraire, la méchanceté est devenue – pour certains – un ressort comique, ce que je déplore vivement. (Et je ne parle pas seulement de séries comiques comme les mockumentary, mais de la vie française en général).

Bien sûr la série a vieilli, le rythme des scènes n’est pas du tout comparable aux montage actuels. D’ailleurs la sitcom est filmée devant une « live studio audience », comme on l’entend au début de chaque épisode. Cheers est devenue progressivement l’une des références télévisuelles, au point que la majorité des séries d’aujourd’hui la citent ou la parodient (How i met your mother, les Simpsons, l’épisode « Life in 4 cameras » de Scrubs, The Office, Community…).

Je parlais à l’instant d’amitié. « Where everybody knows your name » est devenu un classique, je suis sûr que vous avez déjà entendu ce générique quelque part :

Quant aux scènes, difficile d’en retrouver sur youtube, mais en voici quelques unes :

On s’attache donc à ses personnages, on rit de l’absurde, des mimiques des personnages, des gags récurrents, et même si l’ensemble paraîtra trop « déplumé » aux plus jeunes, il y a là une vraie intelligence comique, basée sur le rire populaire. Je déplore d’ailleurs le peu de reconnaissance de la série en France, puisque seuls les 4 premières saisons ont été éditées en DVD zone 2 FR, il y a fort longtemps. Je ne comprendrai donc jamais le choix des éditeurs. Pour ma part, je rêve toujours d’en acquérir l’intégrale en VOSTF.

3 réflexions sur “Mes séries comiques de référence (1/5) : Cheers

  1. Je ne connais malheureusement pas Cheers. En matière de séries comiques de l’époque, j’aimais bien Maguy, Arnold et Willy, Punky Brewster, Quoi de neuf Docteur,, Le prince de Bel air, Parker Lewis et bien sûr Sauvés par le gong. ^^
    J’ai un peu de mal à accrocher directement à une sitcom de nos jours, bien souvent elles ne touchent pas leur but : Faire rire. C’est parfois tellement surjoué que j’en oublie les dialogues et me focalise sur les attitudes des personnages.
    Un grand dommage, hormis Friends, ces dix dernières années ne m’ont pas comblé. (Bien sûr j’ôte quand même Malcolm, qui sans les rires pré enregistré est jouissif à souhait ^^).

  2. Pingback: L’usure des séries américaines « Cinédramas

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