[Pilote] Scandal

Le voilà donc le nouveau bébé de Shonda Rhimes. Après l’échec d’une énième série médicale, la voilà qui se tourne vers le milieu des « gestionnaires de crise ». Ne cherchez pas trop exactement en quoi consiste ce métier, car les explications données sont confuses : avocats, enquêteurs dans l’ombre ?

Avec un débit de paroles impressionnant mais surtout horripilant, l’épisode nous plonge directement dans le vif du sujet avec un homme célèbre suspecté à tort de meurtre, qui a fui avant d’être arrêté par la police. L’équipe, menée par Olivia Pope (Kerry Washington), va devoir le sauver, parce que « Olivia Pope a toujours le bon instinct » : il dit donc la vérité (!) Ça ne fera peut-être pas bondir grand monde, mais je trouve ce concept complètement idiot, comme si une personne était juge irréfutable. Au moins Lie To Me nous baragouinait quelques explications fumeuses pour tenter de nous convaincre. Ici Shonda Rhimes nous dit qu’il faut la croire, tout simplement. Il n’est donc pas innocent que la chef s’appelle Pope. Olivia est une grande prêtresse qui suscite énormément de respect, mais on est au final pas loin d’une secte.

Ça partait donc mal pour me convaincre, d’autant que tout le cast – je dis bien tout le cast – est d’une froideur comme j’en avais encore rarement vu. La crédibilité est une chose, l’attachement aux personnages en est une autre. Jugeant sans doute qu’il fallait donner un peu d’humanité à son équipe, Shonda nous donne donc en vrac : une nouvelle qui pleure aux toilettes parce qu’elle ne sert à rien (!), un homme qui se demande s’il doit demander l’une de ses conquêtes en mariage – même si on nous dit juste avant que l’équipe n’a pas de vie et qu’elle ne se repose jamais, et le fin du fin : la révélation sur la vie intime de son héroïne, tellement grossière qu’on a plutôt envie de pleurer.

ATTENTION SPOILER

Parce que Shonda ne lésine pas sur les moyens, jugeant que plus c’est gros plus ça passe, elle nous montre une histoire avec le président des USA, rien que ça. Non seulement c’est tarabiscoté, mais en plus l’acteur n’a absolument pas la stature pour le rôle. Ça donne un côté cheap, et ça enlève définitivement le peu de crédibilité qu’il restait à la série. Et si vraiment vous tentez de vous attacher à l’histoire d’amour de cette héroïne glaciale, prenez garde, elle finit quand même par se laisser embrasser par le type qui a trompé sa femme avec de multiples partenaires !

FIN DU SPOILER

Ce qui m’a le plus étonné au fond, c’est que je m’attendais à voir des relations entre les personnages, quelque chose comme un esprit d’équipe à défaut d’intrigues sentimentales émouvantes. C’est tout juste si les personnages se croisent et s’adressent la parole. Et ne comptez pas sur l’humour, il est totalement absent.

La résolution de l’affaire est encore plus décevante, puisque notre équipe fait simplement jouer ses relations pour avoir accès aux informations, et l’enquête se résout simplement avec l’obtention des images d’une caméra.

Et pendant tout ce temps, je n’ai pas pu m’empêcher à certains épisodes de Good Wife (l’un se rapprochant énormément du concept de la série), où une enquête était menée tambour battant, où Kalinda faisait preuve d’ingéniosité pour ouvrir ses portes, où le suspense et les nombreux rebondissements me clouaient sur mon fauteuil.

Vous l’aurez compris, Scandal est un ratage complet : un concept fumeux, accélérant ses dialogues, détruisant tout potentiel d’alchimie entre ses personnages antipathiques, inventant une romance absurde, et où surtout la crédibilité de chaque élément est risible. A fuir, vraiment…

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