Nous avions quitté la première saison avec le sourire aux lèvres. Elle apportait un regard intéressant sur les enfants émancipés, sur la parentalité, tout en ayant une bonne dose de charme et d’humour. Surtout, elle avait su construire des personnages solides, avec leurs forces et leurs faiblesses, sans jamais verser dans la caricature et en essayant de rendre leurs actions crédibles et compréhensibles.
Mais la quête d’une meilleure audience transforme parfois les shows. Le succès de One Tree Hill sur la CW a sans aucun doute donné envie aux scénaristes de rajouter davantage d’éléments soap dans leur série (et l’épisode cross-over avec la série en est la preuve). Et c’est ce qui explique que les 2/3 de cette seconde saison sont vraiment décevants. Au lieu d’un discours sur la parentalité, l’adoption, on se retrouve avec des intrigues vues et revues dans tous les soaps, des triangles amoureux à n’en plus finir, qui ont bien égratigné les personnages, bref des intrigues soapesques simplistes.
Mais revenons aux personnages. Baze est passé du statut d’homme immature à l’homme responsable victime de son père. Cate délaisse sa fille pour se préoccuper de ses problèmes de couple avec Ryan. Quant à Lux, il fallait bien lui trouver quelque chose, alors on tente l’énième histoire d’un amour entre professeur et élève (chose mille fois mieux traitée dans Once and Again, cela dit en passant). Autrement dit, au lieu de continuer à explorer les liens entre les protagonistes, on a préféré leur donner des histoires spécifiques, et casser leur dynamique.
Quand le show s’est repris, il était bien trop tard pour remonter la pente d’une audience déclinante. Ce n’est qu’au 9ème épisode que l’enfance tumultueuse de Lux revient sur devant de la scène et que les problèmes d’éducation viennent à nouveau s’immiscer dans les relations des parents. Les émotions reviennent au fur et à mesure que le show ré-explique les sentiments et les comportements de chacun. La série retrouve enfin ses bases au 11è épisode. Les personnages redeviennent un peu plus cohérents.
La série se permet même d’être particulièrement intense en se recentrant sur le passé de Lux. J’ai notamment apprécié le fait que Lux ait un peu plus écorné son image, qu’elle soit devenue davantage une fille à problème non pas à cause de son passé mais à cause de son caractère. Autrement dit, son statut d’adolescente reprend parfois le dessus. Ça rend son personnage encore plus crédible, suffisamment ambivalent, pour à la fois inspirer la pitié, et en même temps détester son attitude capricieuse et égoïste… Il n’aurait pas fallu la rendre tête à claques non plus, par contre.
Au moment de clôturer les intrigues de la série, on pouvait penser que ce qui était développé jusque là allait apporter quelque chose, une signification particulière, une émotion. Car il ne faut pas oublier quelques bons points : le retour de Tasha, malheureusement sous-exploité, et l’arrivée de la sympathique Emma Caulfield qui contre toute attente a su apporter un peu de romantisme (c’est fou comme elle a vieilli depuis Buffy !).
Mais le dénouement apparaît forcé alors qu’il était déjà abrupte de par la force des choses, en délaissant certains personnages. Du coup, même si le final reprend certains éléments importants comme les mots « maman » ou « papa » que jusque là Lux ne pouvait pas prononcer, on passe un peu à côté de l’émotion. Il n’était peut-être pas nécessaire de faire un bond dans le futur pour s’apercevoir que les personnages ont vécu une évolution pour certains, contraire à ce qui était développé jusque là. Oui, le côté shipper en prend un coup, aussi, peut-être.
Que retenir alors de cette série qui vient de se terminer ? J’ai tout de même envie de dire que malgré ses défauts et sa deuxième saison en demi-teinte, elle a su me procurer de beaux moments d’émotion. Et finalement son trio d’acteurs va me manquer : Kristoffer Polaha, Shiri Appleby et même Brittany Robertson dont le jeu vacillait par endroits. Life Unexpected aurait pu devenir une très belle série, elle ne sera finalement qu’un bon souvenir.
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