Itsuka Hi no Ataru Basho de [Pilote – Japon]

Itsuka Hi no Ataru Basho de

Aujourd’hui je vous propose un petit tour du côté du Japon, où la nouvelle saison hivernale est désormais bien entamée. Parmi les séries qui ont retenu mon attention figure en bonne place Itsuka hi no Ataru Basho de, un human drama de la NHK sur la rédemption post-pénitentiaire. Après avoir exploré cette thématique l’an dernier avec Padam Padam, un superbe drama coréen, j’étais vraiment curieux de voir comment les japonais allaient l’aborder.

Itsuka Hi no Ataru Basho de aya ueto

Le résultat est sans appel. Malgré ses ficelles bien visibles, le drama a su me toucher, à travers les larmes de son personnage principal, Hako Komoriya (Aya Ueto, Azumi). Ce n’est pas tant sa détresse qui est émouvante que les questionnements qui la tourmente. Si le titre signifie « un jour, un endroit où le soleil brille » ce n’est pas pour rien. Notre héroïne a perdu espoir, écartelée entre la culpabilité d’avoir commis des actes répréhensibles, et la colère contre sa famille qu’elle juge trop froide (et sans doute en partie responsable de son comportement ?). Au fil de ce premier épisode, elle va comprendre que c’est elle qui a abandonné sa famille, et ce « twist » est peut-être ce qui m’a convaincu d’aller plus loin. Il aurait été facile de victimiser davantage Hako, ne lui donnant aucun tort ou presque, à part celui de s’être fait entraîné par un homme dans un club d’hôtesses pour dérober les clients une fois drogués. Mais Hako, par son comportement a causé aussi beaucoup de torts à sa famille (son père en est mort, sa mère a perdu tout sourire, et son frère essaye de construire sa propre famille). Alors bien sûr on la plaint, parce qu’elle n’a aucune qualification, aucun rêve, aucun espoir de trouver un job sans expérience, et la moindre vision d’un policier lui pose problème. Et bien sûr sa famille est extrêmement rigide, effrayante, glaciale. Lorsque son frère vient lui demander de retirer son nom de la généalogie pour éviter tout problème d’héritage et cacher son existence à sa future épouse, on frémit d’horreur. Mais encore une fois, j’aime le fait que ce propos victimaire et compassionnel soit (un peu) nuancé par l’introspection de notre héroïne.

itsuka hi no ataru basho de ijima naoko

Dans ce drama on parle mal-être, solitude, comportement asocial, timidité, mais on parle également d’espoir. Pour cela, Hako va avoir pour amie une ex-détenue avec qui elle avait purgé sa peine, Ayaka Eguchi (Naoko Ijima). Celle-ci fut enfermée pour avoir tué son mari qui la maltraitait, elle et son fils. Et si elle peut difficilement croiser un jeune garçon dans la rue sans penser à son propre fils qui lui manque, elle sait surmonter ses douleurs, elle se force à sourire, chantonner, à être plein d’entrain, y compris au travail. On pourrait croire, comme Hako, qu’Ayaka s’en est bien sorti avec son travail à la boulangerie, travail pénible mais qu’elle adore. Mais Ayaka subit continuellement des reproches, évite de justesse son licenciement suite à ses bourdes. Sa vie n’est pas plus facile que celle d’Hako, elle a juste appris à relever la tête quelles que soient les circonstances. Et ce comportement est également très touchant.

Itsuka Hi no Ataru Basho de aya ueto ijima naoko

C’est donc un drama bien mieux équilibré qu’il n’y paraît, qui malgré son ancrage mélodramatique, sait trouver une certaine force, une certaine sagesse, bref, c’est un très joli human drama, simple, mais efficace. J’avais peur que la jolie Aya Ueto n’ait encore qu’un rôle limité, mais j’ai vraiment apprécié de la voir ainsi. Et comme souvent, il y a vraiment quelque chose qui se dégage d’elle, même si elle n’est pas la meilleure actrice au monde. Naoko Ijima (que j ‘avais vu dans Wedding Planner si ma mémoire est bonne) se révèle là aussi très à son aise. Signalons aussi la présence de Takumi Saito dans un rôle probable de love-interest. Et si la réalisation est un peu trop conventionnelle (ce qui est un peu dommage avouons-le), la bande son permet de magnifier les scènes, et je me suis surpris plus d’une fois par sa puissance émotionnelle. Certes, la musique me rappelle un peu certains human drama, mais la variation est tout de même très efficace.

Au final, Itsuka no ataru basho de est une jolie surprise, pour peu qu’on ne soit pas saturé par le genre évidemment… Mais son propos est touchant, bien amené, et il y a toujours quelque chose d’universel dans ces histoires de rédemption.

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