Nouvelle comédie d’ABC pour la rentrée, Back in the game est un naufrage de tous les instants. Ça faisait longtemps qu’une fiction ne m’avait pas hérissé le poil à ce point là.
Pourtant sur le papier, la série n’était pas plus mal partie que les autres. Certes, ce n’est pas original pour un sou, mais avec une bonne écriture, il y avait de quoi toucher le téléspectateur avec l’histoire d’une mère divorcée qui revient vivre chez son père.
Hélas, comédie d’ABC oblige, il faut encore en passer avec les clichés néanderthaliens, le tout baignant dans l’hommage au sport américain par excellence : le baseball. Au menu, donc :
– un père (James Caan, Las Vegas) qui avoue qu’uriner est une forme de protestation, qui conseille de viser une personne pour lui faire peur, qui fracasse les pare-brises des voitures, qui pète, qui boit, qui pense tout régler par la violence, et dont le message d’éducation ne tourne qu’autour du baseball.
– une fille (Maggie Lawson, Psych) qui ne se laisse pas faire lorsque son gamin est rejeté de l’équipe, et qui décide de coacher sa propre équipe de loosers, définie par tous les clichés possibles : des jumeaux au gay en passant par le gros de service, et désignés comme tels, parce qu’évidemment c’est drôle hein. On se croirait à la récré quand un gamin désigne un autre en rigolant parce qu’il est gros. C’est dire le niveau.
– un petit-fils qui veut faire du baseball pour sortir avec une fille, et qui embrasse devant elle un garçon sur la bouche pour éviter de se faire taper dessus. Et bien sûr la fille est impressionnée, et se rapproche de lui. A se demander ce que les scénaristes ont fumé.
– Se rajoute à ce tableau désastreux l’autre néanderthalien de service qui dirige l’équipe de baseball. Un dragueur raté, stupide, macho et condescendant, histoire de bien montrer que les mâles sont tous bas du front. Tous, sans exceptions. ABC, je vous dis. ABC.
Dans cet immondice télévisuel, il faut donc partir à la pêche aux gags un peu plus fins que les autres, et repartir dépité. Ne reste que la maigre tentative, prévisible, d’adoucir la figure paternelle, répondant à la plus vieille logique hollywoodienne : « c’est un vieux con mais en fait il m’aime quand même à sa façon ». Tandis que les « loosers » vont apprendre à se venger de leur impopularité tout simplement grâce au baseball, la plus belle école de la vie.
J’ose même pas annoncer que le pilote est en compétition pour la plus belle bouse de l’année, de peur de voir la suite. Mais là, ils ont fait très fort. Bravo.