Do no Harm [Pilote]

Do No Harm

Les producteurs de télé sont toujours à la recherche de la bonne idée, du concept qui devrait appâter le téléspectateur. Pas étonnant au fond, de recycler le mythe de Dr Jekyll et Mr Hyde, l’histoire est connue, peut avoir de multiples degrés de lecture, et surtout, elle peut se mêler à beaucoup d’univers.

steven pasquale do no harm

Et justement, ça vous dirait pas, un drama médical, où votre chirurgien préféré devient un homme violent la nuit ? Vous pourriez voir des tas d’opérations compliquées, mais surtout avoir un excellent miroir des actions de notre protagoniste à double identité. Ainsi le Dr Jason Cole est le bien personnifié, celui qui tente tout pour ses patients sur la table d’opération, mais qui est aussi capable de promettre à tour de bras… (6 fois dans un pilote de 42 minutes, la démonstration est lourde). Les cas médicaux sont également symboliques : un homme qui ne reconnaît plus les visages de ses proches, une femme battue,… non vous n’aurez pas d’opération de l’appendicite dans Do no harm. Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, on va vous parler d’un homme qui devient violent tous les soirs de 8h25 à 8h25 le matin (Pratique, au passage).

Jusque là notre héros avait trouvé une drogue pour empêcher son autre moi de prendre le contrôle, mais Ian Price (son autre identité) est devenu résistant. Jason Cole va donc devoir trouver une solution pour éviter qu’il ne sabote sa vie. Le premier truc qui viendrait à l’idée de tout homme normalement constitué serait de demander de l’aide pour s’enfermer à double tour la nuit, mais non, il n’y aurait plus de série dans ce cas là. Notre chirurgien se contente d’aller dans un motel reculé…ou pire encore, essaye de profiter des capacités violentes de son alter-ego pour régler un problème. Parce que voyez-vous Jason Cole est incapable de casser la gueule à quelqu’un. Non, il préfère utiliser un savant subterfuge pour que Ian Price se bagarre et soit mis hors d’état de nuire à l’hôpital. Tellement plus simple et moins risqué…

do no harm steven pasquale

Vous voyez où je veux en venir ? Le concept a été très mal utilisé dans le pilote, jusqu’à ce qu’on en vienne enfin au démarrage de l’histoire : Jason Cole promet à Ian Price (via vidéo interposée) de ne plus l’empêcher de sortir la nuit, à condition que ce dernier n’interfère plus dans sa vie. C’est là que j’ai définitivement décidé que je ne regarderai pas la suite. Je veux bien que Jason Cole soit naïf, mais de là le rendre aussi stupide, ça dépasse l’entendement. On sent déjà que son inaction va permettre à Ian Price de faire ce qu’il veut. Il aurait été bien plus intelligent de faire d’Ian Price un être violent et malin, capable de déjouer les tours d’un Jason Cole combatif et ingénieux.

Reste la question des enjeux, une simple ex-petite amie tourmentée par Ian Price à l’époque, et en bonus un flirt avec une collègue à l’hôpital. Tout cela est bien peu, au fond, pour attacher le téléspectateur qui n’a déjà pas beaucoup de sympathie pour cet olibrius à la double identité.

steven pasquale phylicia rashad do no harm

Le véritable point positif du pilote reste la prestation de Steven Pasquale (Rescue Me), plutôt convaincant avec ce qu’on lui donne. Et la petite surprise, celle de revoir Phylicia Rashad (Cosby Show) dans un rôle récurrent à la télévision.

D’un côté nous avons donc un drama qui s’ingénie à en faire des tonnes sur le concept de la double identité (y compris au niveau du contexte médical), et de l’autre nous avons un concept détruit par les facilités scénaristiques, la personnalité du héros, et le manque d’enjeux… Dommage…

feu-rouge4

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