Revolution, qu’on le veuille ou non, fait partie des têtes d’affiche de la rentrée télévisuelle. Plusieurs raisons à cela : le nom de JJ Abrams en tant que producteur exécutif et la présence du showrunner Eric Kripke, responsable de Supernatural. On nous promettait une aventure post-apocalyptique, on a eu… un pilote dénué d’ambition.
On critique souvent l’absence de concepts originaux à la télévision, alors forcément, quand j’ai vu arriver l’histoire d’un monde qui doit se passer de la fée électricité, ça a aiguisé mon appétit. Hélas, le pilote tourne allègrement autour du pot, refusant de traiter son sujet pour se focaliser sur une jeune héroïne qui part retrouver son oncle afin de sauver son frère et venger son père.
Le show évite ostensiblement les conséquences de cet immense black-out, préférant directement nous plonger 15 années plus tard lorsque l’humanité s’est adaptée. Je ne demandais pas grand chose, juste quelques scènes pour expliquer la survie de nos personnages. Il ne suffit pas de montrer une communauté devant un maigre potager. Je n’ai pas arrêté de pester devant mon écran, demandant ici ou là de vraies conséquences dans la vie ordinaire. Je n’ai eu qu’une héroïne adolescente qui regarde avec curiosité des photos de villes américaines, ou de stades sportifs ou qui se souvient avec nostalgie de la dernière glace avalée. Mince, si c’est ça tout ce que l’électricité a permis de faire en plus d’un siècle… Est ce qu’ils souffrent de vivre dans ce nouveau monde ? Veulent-ils le changer? Nul ne le sait, et ça, ça n’aide pas à appréhender les enjeux surtout quand on nous parle d’un procédé secret pour retrouver l’électricité.
La description de cet univers alternatif est largement insuffisante et ne masque pas non plus la pauvreté des moyens mis en œuvre. Je ne demandais qu’un minimum de crédibilité pour pouvoir m’investir dans ce monde. C’est raté. La nourriture vient d’un potager et de la chasse confiée à des gamins, les médicaments viennent de médecins ayant à disposition des élixirs miraculeux, et l’organisation de la collectivité est passée également sous silence. J’en viens à regretter Jericho.
Dans ce monde si peu convaincant, il n’est donc pas étonnant au fond que tout le monde se balade avec des arbalètes ou que les armes à feu soient interdites. A vrai dire, c’était cet aspect là qui me plaisait dans le teaser. L’arrivée d’armes non conventionnelles
peuvent donner un sursaut d’inventivité. Mais là encore j’ai du déchanter. Dans la scène d’action finale, les chorégraphies sont bâclées, souffrent d’un timing lamentable et la mise en scène de Jon Favreau n’aide pas du tout à accroître la sensation de danger ou la violence des coups. Ce n’est pas l’absence de sang qui me gêne, mais bien le fait que plusieurs coups sont portés avec le poignet et non avec la lame.
Du reste, comment ressentir quoi que ce soit avec des personnages aussi inexistants ? Ne cherchez pas à connaître les traits de caractère des personnages, ils n’en ont pas. On se contente, une fois encore, de nous dire les liens entre chacun. Ah, et puis, on a droit à un geek qui se souvient de feu Google, décidément figure irremplaçable. Les acteurs eux-mêmes n’ont pas l’air d’y croire et du côté de la jeunesse l’inexpérience se ressent durement. C’est plat, fade, générique. Du côté des adultes, c’est le strict minimum avec Billy Burke et Giancarlo Esposito qui n’ont pas suffisamment de charisme pour racheter le tout. Les dialogues ne sont là que pour accompagner l’action, et ne provoquent aucune émotion. Un ton second degré aurait été le bienvenu tant la série s’empêtre en se croyant crédible.
Avec la présence d’Elizabeth Mitchell j’ai un peu l’impression de revivre V, l’ambition en moins. C’est dire. Parce que scénaristiquement, le pilote ne montre pas grand chose. Sans avoir exploité son concept, il nous lance dans une poursuite aux enjeux guère excitants. Quant à la scène finale elle ne parvient pas à me donner envie de voir la suite : ce n’est ni un twist, ni une découverte fondamentale. On se doute bien de l’identité de l’interlocutrice.
Une déception donc, car il y avait du potentiel. Au vu de tout ce qu’il faudrait modifier, je n’ai donc que peu d’espoir pour la suite.
« V, l’ambition en moins ». Ouch ! >_< Effectivement c'est dire.
Je ne comprends pas comment on en arrive à ça. Comment peut-on être capable d'avoir une idée qui tient, et la gâcher de la sorte ? Je veux dire, vraiment, je suis curieuse de savoir quel est le procédé mental derrière ça. C'est à peu près aussi fascinant pour moi que de craquer le séquençage de l'ADN que d'arriver à comprendre comme des séries comme Falling Skies, Terra Nova et maintenant Revolution peuvent partir d'un concept pas mauvais et aboutir à des séries en-dessous de tout et totalement paresseuses.
Salut,
Le concept n’est pas original, il est a mon sens intégralement pompé sur le roman « ravage » de Barjavel.. je pense que je ne vais pas dépasser le pilote…