Après avoir fait la critique des deux premiers épisodes, il était temps de vous donner mes impressions sur la série entière.
Et cela ne va pas être facile. Afin d’être le plus objectif possible, je dois vous avertir que mes conditions de visionnage n’ont pas été optimales. En effet, j’ai interrompu le drama pendant une assez longue période, ce qui m’a forcé à reprendre plusieurs épisodes en arrière au moment où la série accusait une sérieuse baisse de régime. Évidemment revoir de mauvais épisodes ça laisse des marques et ça pèse beaucoup dans le jugement final.
Mais présentons plutôt à nouveau la série qui a été l’un des évènements phares de la fin d’année 2010.
A la lecture de son synopsis, son classicisme saute aux yeux : un riche héritier, imbu de lui même, arrogant, rencontre une pauvre cascadeuse. Mais ne jugez pas trop vite, ce sont dans les caractéristiques des personnages que se trouve le salut de la série.
D’abord, Kim Joo Won et Gil Ra Im ne sont pas des jeunes qui sortent péniblement de l’adolescence. Ne vous attendez donc pas à de nombreuses scènes mignonnes et immatures. Ce sont des trentenaires qui ont un parcours, un passé, des cicatrices qui expliquent ce qu’ils sont aujourd’hui.
Ainsi Kim Joo Won est un riche héritier issu d’une famille où l’argent corrompt les valeurs de solidarité, et où l’ambition, la trahison prend le pas sur sur l’amour parental. Kim Joo Won a conscience de sa place dans la société, et sait que sa partenaire dans la vie doit remplir une longue liste de critères. Selon lui il n’y a pas d’amour dans un mariage, seulement des intérêts communs en économie, en culture… Kim Jong woon est donc un homme qui sait ce qu’il veut, et qui use de son arrogance pour imposer ses idées. Cela lui sert au niveau professionnel puisqu’il est à la tête (d’une partie) d’un immense empire commercial.
Bon, les héros arrogants, on connait, et Hyun Bin excelle dans ce rôle depuis My name is Kim Sam Soon, mais ce faisant, le drama court le risque de ne pas parvenir à rendre son personnage principal attachant. C’est là que les scénaristes vont avoir deux bonnes idées.
La première, c’est de fragiliser autant que possible Kim Joo Won. Non seulement en lui infligeant une maladie liée à un traumatisme, mais aussi en le ridiculisant. Kim Joo Won adore les survêtements de luxe « italiens, cousus main », mais sans avoir conscience que son goût vestimentaire est ridicule. Ce sera l’objet de nombreux gags. Ensuite, il va falloir le sortir de son univers pour lui faire perdre son assurance. Et quoi de mieux que d’intenses séances sportives, où sa verve ne lui sera d’aucune utilité.
La deuxième bonne idée pour rendre ce personnage attachant, c’est de le rendre amoureux au point de lui faire perdre tous ses repères, de le rendre fou. Lorsque Kim Joo Won rencontre la cascadeuse Gil Ra Im, il ne va penser qu’à elle et imagine sans cesse sa présence auprès de lui, dans des endroits parfois insolites. Alors que dans bon nombre de dramas l’attirance se fait progressivement, ce coup-ci le héros est carrément obsédé, possédé, et ne pourra pas lutter longtemps contre ses sentiments.
Gil Ra Im est pourtant l’opposé de tout ce qu’il cherche chez une femme. C’est une femme au caractère bien trempé, qui vit dans un univers masculin. Elle est fière et passionnée par son métier, a le goût du risque, mais sait bien que son métier de doubleuse ne lui donnera pas la gloire. L’argent ne l’intéresse pas, et Kim Joo Won ne pourra la conquérir en l’achetant. Contrairement à toutes les femmes qu’il a rencontré, Gil Ra Im lui résiste. Elle est d’un autre monde. Et sa pauvreté ne la gêne pas, elle vit selon les préceptes de son père, un pompier mort en service.
Le succès du drama tient certainement en ce personnage féminin fort, indépendant, adulte, fier, qui n’a pas honte de sa condition sociale. On savait déjà qu’Ha Ji won était une excellente comédienne pour les scènes d’action et les scènes dramatiques (cf Damo). Ce qu’on ignorait, en revanche, c’est qu’elle était capable de jouer plus finement… une fan trentenaire d’un chanteur à la renommée internationale. Encore une fois, les scénaristes ont fait le choix d’avoir un personnage solide sur bien des aspects, mais fragile dès qu’on parle à son cœur.
Les relations sont donc compliquées entre Kim Joo Won et Gil Ra Im, du fait de leurs différences sociales. C’est ce qui rend le drama intéressant : les scénaristes ont eu l’intelligence de montrer que cette incompréhension était mutuelle. Si Kim Joo Won ne comprend pas pourquoi elle résiste aux sirènes de l’argent, Gil Ra Im ne perçoit pas non plus les contraintes imposées par son statut.
Heureusement, le carré amoureux est simplement effleuré. C’est à mon sens une excellente chose de ne pas en faire des tonnes sur la jalousie de chacun. Et ça permet surtout d’approfondir les personnages secondaires. En effet, outre le duo principal, le récit évoque le cousin de Kim Joo Won, Choi Woo Young, de son nom de scène Oska. Oska est un chanteur à la renommée internationale, un personnage au sang chaud, qui va connaître une jolie évolution au fil de la série. D’abord insupportable, par ses attitudes colériques et égoïstes, il va devoir faire un long travail sur lui-même pour trouver (et savoir reconnaître) le bonheur. C’est un peu le même problème avec sa partenaire féminine, puisqu’elle frôle plus d’une fois le personnage machiavélique, la femme blessée vengeresse. Mais ils ont su se reprendre juste à temps.
Juste à temps, c’est exactement ce qui caractérise l’évolution du drama. Car j’ai quand même failli décrocher du drama (aidé il est vrai par l’interruption temporaire de mon visionnage).
Tout d’abord, Kim Joo Won aura beau être fragilisé, son arrogance et son entêtement sont parfois tels qu’ils m’ont empêché d’adhérer complètement au personnage, du moins pendant la première partie du drama. Une chose qui n’aurait pas été grave si la série n’avait pas eu un moment de flottement à mi-récit. Car lorsque le récit perd son rythme, ses rebondissements, il ne repose que sur ses personnages.
Ce n’est que lorsque s’installe définitivement la romance que j’ai pu vraiment basculer complètement, et me réjouir du récit. Cela devient plus intense, plus magique, plus rythmé. Je n’attendais pas forcément des scènes mignonnes et attachantes en première partie du drama, mais au moins une meilleure évocation de cette romance.
Ensuite, je n’ai pas pu m’empêcher de tiquer devant la nécessité de faire de la famille de Kim Joo Won un obstacle insurmontable. C’est évidemment un artifice courant en Corée, mais quand il est utilisé à ce point, ça me ramène au début des années 2000, et je n’ai plus la même patience qu’à l’époque où je découvrais ces fictions. Sans spoiler, disons qu’au moins les scénaristes sont allés au bout de leurs idées, et ne se sont pas trahis en chemin, c’est déjà ça.
Au milieu de ces critiques, je tiens tout de même à applaudir toute la partie fantastique de la série. Je ne veux pas parler des références constantes à des contes de fée, qui ne m’ont pas particulièrement touché, mais à l’intrusion du fantastique dans le réel. Disons simplement pour ne pas révéler ce qui fait l’originalité du drama, que ces twists ont su générer beaucoup d’humour (en première partie) et d’émotion (en seconde partie). Sans ces rebondissements, le récit aurait également beaucoup perdu en rythme. oui, j’ai beaucoup ri, et j’ai même failli écraser ma larme. Je tiens d’ailleurs à saluer la mise en scène alternant les points de vue, façon Quantum Leap. Ça me permet de couvrir d’éloges Hyun Bin et Ha Ji Won, tant ils sont épatant. Et si je devais garder quelques scènes de la série, beaucoup d’entre elles seraient liées à l’utilisation de ces évènements fantastiques. Autant dire qu’elles justifient le visionnage de la série.
L’humour est tout de même présent ailleurs. Je pense notamment à des personnages éloignés comme l’assistant personnel de Kim Joo Won, pleutre, pleurnichard, et jaloux, qui ne sait jamais sur quel pied danser tant son patron est imprévisible. Il est tout simplement irrésistible.
Enfin, une remarque sur l’OST de la série, très déconcertante. J’ai – vraiment – adoré les phases instrumentales (qui me rappellent étrangement Flowers for my life), et quelques chansons titres, mais le reste n’est malheureusement pas du même niveau. Si évidemment à la fin de la série, j’ai fini par m’en contenter, j’ai quand même eu un peu de mal.
Au final, la série a frôlé le podium. Ne vous méprenez pas, j’ai adoré des pans entiers de la série. Mais si certains éléments fonctionnent à merveille (la musique orchestrale, les acteurs, un personnage féminin fort et intéressant, l’aspect fantastique, l’humour, l’évolution des personnages et la romance quand elle s’installe), d’autres caractéristiques semblent plus à la traine (le cliché de certaines intrigues, les personnages à la limite du supportable, le manque d’émotion et de rythme en fin de première partie). Que cela ne vous empêche surtout pas de profiter de ce très bon drama et de persévérer si vous en avez l’occasion, car il fait désormais partie des incontournables. Du reste, vous n’êtes pas prêts de revoir Hyun Bin, puisqu’il vient de partir faire son service militaire pour 2 ans (vu sa récente maigreur doit-on s’inquiéter ?). Pour la petite histoire il en a profité pour officialiser sa rupture avec Song Hye Kyo. (Non, Cinedramas ne va pas devenir un site people !).
C’est vrai qu’il est compliqué à décortiquer celui-là. J’ai également eu un visionnage fragmenté, les derniers épisodes étant les plus difficiles…Apparemment, toi c’est le contraire, il t’a fallu plusieurs épisodes avant de succomber.
Pour la partie problématique, moi aussi je me serais bien passée du fameux obstacle familial, très perturbant et lourdingue.
Autre point un peu décevant, les pleurs et la fragilité excessive de l’héroïne. J’avais déjà remarqué ça dans « City Hall ». C’est la deuxième fois que l’auteur nous présente une femme déterminée et forte en apparence et puis badaboum, au fil du drama, elle est presque à ramasser à la p’tite cuillère ^^. Par contre, le héros est une fois de plus le prototype du type imbuvable qui a tendance à écraser sa partenaire. Kim Joo Won est un beau spécimen de goujaterie !
Je critique, je critique, n’empêche que j’ai été conquise par la fraîcheur de l’ensemble. La p’tite touche fantastique et les répliques du couple sont un pur régal.
Merci pour l’article très complet et également pour la p’tite touche people à la fin ^^. Que de révélations ! J’espère aussi qu’il va se remplumer un peu.
Tiens c’est bizarre, je n’ai pas été choqué par cette « fragilité excessive » dont tu parles. Il faut dire que je n’ai jamais vu un drama coréen sans personnage féminin qui pleure abondamment. Donc pour moi c’était plutôt dans les normes 😉
Les pleurs excessifs, je réserve plutôt ça à Winter Sonata ou Autumn Tale ^^
Ça m’étonnerait que Hyun Bin se remplume le long de la DMZ, mais j’ai trouvé sa maigreur choquante dans ce drama. Il faut dire que comparé à My Name is Kim Sam Soon, il n’a pas la même allure…
Merci pour ton commentaire !
Salut! Déjà je te remercie d’être passé sur mon blog pour me laisser un commentaire et m’encourager un peu!
Pour répondre à ce que tu m’a écrit, je ne dis pas dans mon article que je n’ai pas aimé les scènes d’échange de corps qui comme tu le dis, apportent leur touche de fraîcheur et de délire (j’ai beaucoup ri de voir Ha Ji Won jouer les gros bras et Hyun Bin faire sa précieuse). Ces scènes font que le drama a sa touche personnelle( c’est vrai que j’aurais pu être plus explicite mais il faut me pardonner, c’était mon premier article et je cherche encore ma « plume »). Ce que je déplore cependant c’est le retour à la normale qui reprend le même contexte et les mêmes tensions que les premiers épisodes, tout cela dans un registre symétrique alors même que le drama aurait pu exploiter cet échange de corps pour marquer un tournant dans les relations des personnages. J’ai eu l’impression que cela formait une parenthèse même si Joo Won commence à accepter le fait que cette jeune femme est bien plus qu’une passade et que leur relation se complexifie. En fait, je suis moi-même partagée entre ces deux aspects et tu pointes du doigt ce que je n’arrive pas à dire dans mon article! Bref, j’ai adoré ce couple même si la trame est assez conventionnelle: homme riche et arrogant, femme singulière et à fort caractère, incompréhensions entre classes sociales, opposition des parents(c’était en effet un peu gros…) mais pourtant une fraîcheur et une profondeur du lien qui attache ces deux personnages, tout cela dans une atmosphère feutrée et magique… Désolé, je me suis un peu étendue! (Je reprendrai ma fiche si je peu au lieu de la refaire sur ton blog…!)
Au fait, merci de m’avoir fait découvrir Flowers for my life qui est un drama magnifique et singulier,
A bientôt!
Bravo bravo tu a réussi à faire ta fiche ! la mienne n’arrivera pas de si tôt….je ne sais même pas par où commencer…et j’ai même pas le courage…
J’ai tellement aimé la première partie…mais après ça se dégrade, ça use trop de la ficelle familiale, ça pleure trop et ça offre du fan service….c’était très joli mais je suis déçue avec le recul que le drama n’ait pas réussi à tenir sur la lancée du début …
Un 16épisodes aurait-il été la solution ?
Néanmoins il est indéniable que c’est l’un des éléments forts de l’année 2010/2011
Et ses personnages principaux comme secondaires sont inoubliables.
Les parodies de secret garden sont aussi absolument géniales ! la palme va à celles des BigBang elle était absolument hilarante..
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N’y a-t-il pas mon obsession du moment dans ce drama ? aka Lee Philip ?
En furtant sur drama wiki j’ai atterri sur la page de Secret Garden ^^’ et ta critique pique ma curiosité !
*part ajouter Secret Garden à sa déjà trop longue liste*
Oui Lee Philip joue dedans. Honnêtement, il a un rôle plutôt limité et n’est pas vraiment indispensable à l’intrigue. Mais vu que tu as craqué sur lui, tu peux tout à fait t’en contenter 🙂
Secret Garden mérite le détour de toutes façons !
Oui j’avoue j’ai un gros crush sur ce beau gosse de la télé coréenne !
J’ajoute Secret Garden à la liste de mes dramas à visionner en+ il y a 7 épisodes en VOST fr dc c’est génial !