Koi ga Shitai est une excellente série japonaise diffusée en 2001 sur TBS. Elle commence par la voix off d’un personnage féminin qui déclame :
Je me suis toujours demandé combien de gens à Tokyo sont comme moi, des gens seuls, qui se sentent terriblement peu sûrs d’eux, qui ne peuvent exprimer leurs sentiments à personne, et qui vivent leurs vies juste pour voir le temps passer. Je me demande si je rencontrerai un jour cette personne si spéciale comme ils le font dans les films. J’ai atteint 24 ans aujourd’hui, mais je n’ai jamais – même pas une fois – passé mon anniversaire avec quelqu’un que j’aime. Pourquoi Dieu a-t-il créé une émotion appelée « Amour » ? Si une telle chose n’existait pas, alors personne n’aurait à se sentir si seul.
Il arrive parfois qu’une série vous touche parce qu’elle reflète une partie de votre vie. Ces phrases ont longtemps résonné dans ma tête. Tellement vraies. Aujourd’hui je ne suis plus dans le même état d’esprit. Mais cela n’enlève rien à la pertinence de ces propos.
En effet, la série explore avec une sensibilité toute particulière l’âme humaine. Ici, tout est en pudeur et en retenue, loin des soaps clinquants et artificiels. A la différence de la série américaine Once and Again, les personnages n’ont pas de scènes de psychanalyse avec le téléspectateur, mais la profondeur de leurs sentiments est parfaitement retranscrite. On se sent ainsi très proche des personnages.
Chacun va devoir trouver comment gérer sa vie, chacun étant malheureux en amour. Et comment prendre ce fameux tournant qui peut tout changer ? La série raconte ainsi 7 destins (comme les 7 couleurs de l’arc-en-ciel) qui vont parfois se croiser : un jeune étudiant qui veut vivre sa première histoire d’amour, une femme mariée qui se sent délaissée par son mari et ses enfants, un écrivain raté qui rejette le monde autour de lui, une jeune femme de ménage introvertie et rêveuse, une jeune femme d’affaires en quête d’indépendance, un vieil artisan divorcé qui voudrait refaire sa vie, un professeur qui n’arrive pas à guérir de sa rupture…
Les acteurs ne sont pas très connus, mais ils délivrent une prestation exemplaire. Il est en général difficile de trouver des acteurs capables d’exprimer toutes les nuances, toutes les palettes de sentiments. Kanno Miho, par exemple, interprète brillamment une employée d’hôtel déprimée qui veut tellement croire au grand amour qu’elle est capable de tout.
Le générique utilise la très belle chanson « Rainbow Connection » des Carpenters. Du bonheur tout simplement. Un générique qui contrairement à ce qu’on pourrait penser, ne regroupe pas des scènes de la série. L’histoire des parapluies a été créée de toutes pièces. Voici une version courte du générique (ne présentant qu’une partie des protagonistes) :
Koi Ga Shitai reste pour moi un vrai bijou télévisuel, profond, humaniste, avec différents niveaux de lecture selon que l’on se trouve malheureux (en amour ou non). En effet, la série traite de l’Amour au sens large, comme un objet de quête ; trouver un sens à sa vie, trouver le bonheur. Mais ce n’est pas une quête solitaire, et c’est là toute la force de la série. Dans ce monde plein de cynisme, pourquoi ne pas faire une petite cure de Koi Ga Shitai (I want love) ? Vous ne le regretterez pas. Je la considère encore aujourd’hui comme l’une des meilleures séries japonaises.
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