Mon année 2010

Tout le monde y va de son petit bilan en cette fin d’année, alors j’avais envie de parler de ce qui m’avait marqué cette année, moi aussi. Je vais tâcher d’être concis, car malheureusement ça fait un peu redite (et puis je vous avoue que mon état de santé ne me permet pas d’en faire plus). Pour le bilan américain de mi-saison, il viendra plus tard. Notez également que j’ai préféré ne pas parler de cinéma asiatique ici.

Mon année fut beaucoup moins consommatrice de séries (et de cinéma) que les années précédentes. Je n’ai pas eu de véritable période boulimique. La faute à un rythme de vie qui a beaucoup changé (et qui changera encore). Et puis il faut bien le dire, l’engouement de la découverte culturelle s’est un peu estompé. Je ne suis plus surpris par les codes narratifs coréens et japonais. Dit comme ça, ça pourrait être triste. En revanche, je sais désormais ce que je recherche. J’espère à l’avenir moins m’éparpiller, mais je me connais : j’aime toujours lire des avis passionnés sur des séries, et je finis toujours par craquer.

L’envie est donc toujours là. Mais le choix devient de plus en plus frustrant. J’en reparlerai, mais jamais je n’ai été autant frustré que cette année. Trop de choses à voir, pas assez de temps.

-2010 : une petite année de découvertes et de rattrapages

J’aurai évidemment voulu voir davantage de choses cette année. Mais je retiendrai parmi mes rattrapages : the good wife, someday, mousou shimai, gaiji keisatsu, quelques kbs drama special. The good wife fut rattrapé en quelques jours, j’ai vite été happé par la série qui m’a redonné goût aux séries judiciaires. A vrai dire, j’étais curieux de savoir si ses éloges étaient mérités. Ils l’étaient. Someday c’est un peu mon arlésienne. Ça fait des années que je voulais regarder cette série coréenne « immanquable », j’avais même réussi à regarder le début dans des conditions très peu confortables. Mais cette année fut la bonne. Du côté japonais, grâce à des téléphages avertis, j’ai eu le bonheur de me plonger dans deux séries d’exception. Et puis quelques épisodes de drama special m’ont parfois replongé avec délice dans la base du mélodrame coréen.

-2010 : peu de nouveautés américaines marquantes

Men of a certain age et white collar étant apparues fin 2009, il ne reste donc dans ma besace que life unexpected, huge, rubicon, et raising hope. Eh oui dans cette liste, seule une série aura réussi à survivre. C’est chaque année pareil, les séries que j’aime sont de plus en plus écourtées. Je crois que je ne m’y habituerai jamais.

Si ma capacité à m’enthousiasmer pour des nouveautés avant leur diffusion reste intacte, cette année j’ai été plus déçu que d’autres: boardwalk empire, the walking dead, treme, autant de séries « travaillées » qui n’ont pas réussi à me captiver par leur rythme de narration.

-2010 : des séries américaines qui laissent un vide

Cette année fut surtout la fin de Lost. A l’époque sa fin fut tellement décriée, mais aujourd’hui, que nous reste-t-il comme série réellement captivante à la télévision ? (ne me parlez pas de The Event, il est loin le pilote prometteur).

Ce fut également la fin de 24, série aux innombrables défauts mais qui avait au moins le mérite d’avoir un peu de suspense. Quelle série d’action pour la remplacer ?

Enfin, beaucoup de monde l’a déjà oubliée, et pourtant Dollhouse s’en est allée fin janvier. La montée en puissance de la série m’a rappelé à quel point Joss Whedon savait raconter ses histoires.

Depuis la fin de ces 3 séries, la paysage télévisuel américain a bien changé.

-2010 : pas encore assez de place pour le visionnages de séries asiatiques

C’est ma grande frustration de l’année. Chaque année je loupe des séries que je voulais absolument voir, mais je me promets à chaque fois d’y remédier l’année suivante. Cette année fut encore plus terrible. Puisque, désormais, j’ai cédé à la tentation de regarder des pilotes, et que je n’ai pas pris le temps de terminer ce que j’ai entamé. Mes grands regrets sont notamment secret garden et my girlfriend is a gumiho. En revanche, j’ai pris grand plaisir à visionner personal taste, qui est mon coup de cœur de l’année. Bon ok, mon admiration pour Son Ye Jin n’est peut-être pas étranger à ma fascination pour ce drama, mais tout de même, ce fut drôle, émouvant, bien rythmé. Et j’en garde un excellent souvenir.

– 2010 : les moments marquants

Il est assez difficile de se souvenir des meilleurs moments d’une année téléphagique quand on a une mémoire de poisson rouge comme moi, mais voilà à quoi je pense quand je ferme les yeux… La mort, l’amour, la renaissance, le rire, le souvenir…

– la fin tragique de personnages dans Lost 6.14.

– la scène shipper tant attendue par les fans dans Chuck 3.13

– House, brisé, trouve son salut dans House 6.22

-L’explication de l’ascenseur dans The Big Bang Theory 3.22

-Un souvenir enfoui resurgit et révèle le mystère de Sanggojae dans Personal Taste épisode 12.

Au final cette année 2010 fut une petite année en terme de contenu, mais suffisamment riche en émotions. Et puis, surtout, ce fut une année d’échanges d’expériences télévisuelles. Ma plus grande joie ? Voir Alone in love critiqué ailleurs qu’ici, suscitant enfin l’envie irrépressible de visionnage (Livia et Ageha je compte sur vous pour propager la bonne parole ^^). Espérons que l’année 2011 fera mieux !

[Classement de mes attentes pour la rentrée américaine] 19 – Boardwalk empire (HBO)

Qui se souvient de la série Les incorruptibles ? Non je ne parle pas du très bon film de Brian de Palma avec Kevin Costner et Sean Connery (1987), mais bien de la série Les incorruptibles, la série des années 60 (et non pas son remake des années 90). L’époque de la prohibition est un thème très alléchant, surtout pour une chaîne comme HBO. Pensez donc, c’est l’occasion de faire une reconstitution historique mettant en exergue les qualités visuelles de la chaîne (richesse des décors). C’est aussi le thème parfait pour parler sexe, drogue et violence, le fameux trio qui permet comme toujours à HBO  d’attirer une audience adulte. Il faudra cependant veiller à ce que les histoires soient vraiment intéressantes (a contrario des scènes de mitraillage dans la série Les Incorruptibles), et surtout qu’elles aient du rythme (ce qui n’est pas l’apanage d’HBO)

Mais le vrai tour de force d’HBO, c’est de réussir à faire parler de la série grâce à sa direction artistique : le scénariste des sopranos et le réalisateur Martin Scorsese ! Vous rajoutez à cela l’acteur culte Steve Buscemi et vous obtenez un joli cocktail.

Le trailer diffusé est intéressant, reste à concrétiser. J’aime rester prudent. Une telle avalanche d’éloges sur le web avant même la diffusion me rend toujours sceptique (l’effet Treme, peut-être).

2010 Musique en séries (version américaine)

C’est en rédigeant mon précédent article sur le cinéma coréen, qui possède de magnifiques BO, que je me suis posé cette question : Vous arrive-t-il souvent de fredonner un générique ou de vous faire une petite compil’ pour un trajet ?

Si ces dernières années les génériques se font de plus en plus courts, voire inexistants, y a-t-il eu quelques génériques accrocheurs cette saison ?

C’est sûr, on atteindra peut-être plus jamais le statut culte d’un Magnum ou d’un Mission impossible, mais de nos jours, que fredonneriez-vous ?

De mon côté, peu de génériques m’ont séduit cette saison. En ces temps de vache maigre, il faut bien se contenter de ce qu’on a : Life Unexpected, qui fait penser à Dido (Beautiful Tree de Rain Perry) ; ou bien Parenthood qui utilise Bob Dylan, ou Men of a certain age qui aime les Beach Boys. Et puis si on aime le style, pourquoi pas essayer celui de Treme, par John Boutte ? Le générique de Dollhouse aussi était pas mal et créé pour l’occasion (What you don’t know de Jonatha Brooke). Il y a aussi le générique de Community, par the 88

Pensez aussi un peu à ceux qui sont toujours là : Massive Attack pour House, Barenaked Ladies pour The Big Bang Theory

Si vous préférez les bandes originales orchestrales originales, elles ont quasiment disparu de la circulation au profit d’une mélodie raccourcie (quand elle existe). Il reste cependant Hans Zimmer a conçu encore une fois un très beau thème pour The Pacific. (Bon j’adore Hans Zimmer aussi, donc ça aide). Et bien sûr les partitions de Lost (grâce à l’excellent Michael Giacchino) ou de Dexter (Rolfe Kent et Daniel Licht)

Autre alternative pour se faire une compilation « actuelle », prendre des chansons phares utilisées dans les séries, comme Cobrastyle (Teddybears) dans Chuck.

Enfin, en dernier recours, il vous faudra analyser les séries qui utilisent en fond et en quasi permanence des chansons, comme Grey’s anatomy. Mais là, je n’ai pas le courage.

Fort heureusement, en amateur de fictions asiatiques, j’ai beaucoup plus de choix. Mais ça fera l’objet d’un article à part entière.

Et vous, sans passer par la case nostalgie, vous prendriez quoi dans votre compil’ ?

Treme saison 1

Lorsque HBO avait décidé de donner son feu vert à Treme, le petit monde des séries s’était enflammé en un temps record. Pensez donc, une nouvelle série par le créateur de The Wire, David Simon, c’était forcément génial.

Et puis, on aurait quand même du se demander si derrière le pitch de base ne se cachait pas une seule facette de la réalité, à contrario de son oeuvre précédente. On pourrait ainsi résumer la série : Les conséquences de la destruction partielle de la Nouvelle-Orléans par Katrina. Avec un gros sous-titres : La Nouvelle Orleans, berceau de la musique, paradis sur Terre, victime des politiciens. Vous voyez où je veux en venir ?

Je commence d’emblée, vous l’aurez compris, par le gros point noir de la série : sa vision étroite, et son application presque systématique à faire passer la ville et ses habitants comme des victimes d’un système (dont on osera jamais dresser les contours). Une ville où il fait bon vivre, où on meurt parce qu’on est un innocent roué de coups en prison, et non parce qu’on vient de se prendre un coup de couteau dans l’une des villes à la plus forte criminalité. Une ville où des jeunes touristes innocents peuvent se balader sans soucis dans les quartiers malfamés.  Une ville où les méchants policiers et les méchants juges appliquent la loi à la lettre sans s’adapter au contexte, et où il devrait être interdit d’interdire.  Une ville où votre voisin de palier qui vous a dénoncé finit par être un bon ami, et où tout finit bien en chanson. Si c’est pas une musique douce pour les oreilles de nos soixante huitards idéalistes et provocateurs, je sais pas ce que c’est !

Fort heureusement, la série a ses personnages, dont l’intérêt varie en fonction de ce qu’ils ont à dire. Prenons par exemple Albert « Big Chief » Lambreaux.  C’était effectivement très intéressant de voir une tribu d’indiens du mardi gras (c’est à dire des afroaméricains inspirés par les coutumes des indiens d’amérique), de voir un défilé, de voir comment une tradition peut s’intégrer dans le fonctionnement d’une ville moderne. Le problème, c’est que son personnage ne fait que ça, ne pense qu’à ça, et quand vous avez vu un très beau défilé, vous avez tendance à bailler au 4ème. Heureusement, le personnage redevient intéressant quand il soulève le problème des maisons inoccupées. Mais fallait-il pour autant appuyer l’importance du propos en mettant en scène une énième brutalité policière ? Le combat était « juste », on avait pas besoin de nous montrer des « méchants » pour qu’on croit encore plus  à la justesse de la cause.

J’ai donc eu un grand problème avec ces personnages qui se battent « pour leur ville ». Mais moins avec ceux qui sont « passionnés par leur ville ». On dira ce qu’on voudra mais je préfère qu’on essaye de nous montrer un Davis enthousiasmant qu’un Creighton Bernett vociférateur et nostalgique (tout génial que puisse être John Goodman). Oui, Davis vaut le coup d’oeil.

Et c’est bien sur l’aspect musical que la série comble mes attentes. Les épisodes fourmillent d’interventions orchestrales, voire a capella, avec de multiples clins d’oeil sur le message à donner, sur les artistes qui y sont promus. Ca dépasse de loin mes connaissances en matière de jazz new orleans ( j’ai baigné un peu dedans en étant petit). Et même si j’ai peu apprécié la diatribe sur les touristes qui veulent écouter du Louis Armstrong au lieu du « vrai » jazz, j’ai quand même été ravi du paysage qui s’est étalé pendant 10 épisodes. Mais mon enthousiasme est tout de même tempéré par l’omniprésence de ces scènes musicales. Au point de me demander si la série ne voulait pas simplement montrer que ça.

L’amour immodéré de la musique et de la ville se sent. Il se sent beaucoup trop.

Du coup j’ai tenté d’accrocher aux autres personnages, moins revendicatifs.

On a donc Ladonna qui cherche son frère disparu pendant l’ouragan. L’occasion d’accrocher un peu sur ce mystère, mais bizarrement j’ai eu du mal à ressentir l’émotion sur cette histoire à rallonge. C’est particulièrement flagrant au dernier épisode où on nous montre ce qui s’est passé, en fait ce qu’on savait déjà. L’intérêt de l’histoire est donc toute relative, puisqu’il apparaît clairement qu’elle n’a pour but que de montrer l’incompétence des policiers.

J’ai en revanche davantage accroché à Jeanette Desautel, la chef cuistot qui se bat pour faire survivre son restaurant et ses employés. Rien de bien original, mais le personnage montre à la fois du caractère et de l’émotion.

Bon évidemment, je l’avoue, je suis resté pour Lucia Micarelli qui interprète Annie, une innocente et talentueuse violoniste qui accepte tout de la part de son petit ami. (Ca doit être ses gènes coréens). On y retrouve ainsi le plaisir de la musique, la romance, le questionnement sur ce qui doit être sa vie, et sur le besoin de s’affirmer.

J’ai eu un autre problème avec la série, c’est qu’outre son besoin d’en faire des tonnes, elle nous indique même à un moment donné qu »‘une histoire n’a pas de fin, contrairement aux fictions télévisuelles. » Je veux bien, mais je regarde une fiction. Et en tant que telle, elle m’a beaucoup déçue lors du dernier épisode de la saison.

Au final, même si j’ai été dur sur la série, j’ai quand même apprécié le voyage, ce qui est l’essentiel. Mais la saison 2 a intérêt à s’éloigner de ses messages manichéens et à développer d’une autre manière son univers musical pour que j’y adhère davantage.