[Pilote] Dream High

Nous avons déjà évoqué ici la K-pop, et sa progression jusque dans nos contrées. Il faut pourtant bien comprendre que pour certains artistes, la voie royale reste la conquête des USA après celle de l’Asie. Boa ou Rain par exemple s’y cassent les dents. Mais l’ambition perdure. C’est un peu comme si la Corée du Sud avait le besoin de se faire reconnaître musicalement par les USA.

Tout cela explique donc l’introduction toute particulière de la série Dream High, qui nous annonce qu’à l’horizon 2018, pour les 60è grammy awards, un artiste coréen , K, sera récompensé, notamment pour son meilleur album. Mais pour en arriver là, la série va nous montrer les débuts de différents artistes. Le postulat de la série semble donc simple : faire les paris sur l’identité de cette future star internationale (l’un des 6 artistes présents sur une photo), artiste que l’on va voir grandir, mûrir devant nos yeux.

Oui, la série musicale est à la mode. Ce n’est d’ailleurs pas un concept novateur, mais il fonctionne suffisamment pour attirer du monde devant les écrans. D’ailleurs, après You’re Beautiful (dont la review ne devrait plus trop tarder sur ce blog), le filon va être particulièrement exploité cette année, entre Dream High, What’s up et The musical.

Dream High est produit par Bae Yong Joon, qui veut utiliser sa popularité exceptionnelle au profit de la série. Il apparaît donc lui-même dans la série comme le producteur / narrateur de cette success story et directeur d’une école pour artistes. Sa présence, pour autant n’apporte pas grand chose à la série. Même s’il est charismatique, il est vraiment trop calme et inexpressif pour qu’on aime son personnage.

L’histoire nous présente donc Go Hye Mi (Suzy du groupe Miss A), une étudiante douée pour le chant classique. Imbue d’elle-même, ayant, il faut bien le dire, un caractère de chien, elle est admirée par son amie Yoon Baek Hee (Ham Eun Young, du groupe T-ARA, Coffee House), ingénue, qui ne pense qu’à lui ressembler en oubliant de s’affirmer. Go Hye Mi, malheureusement pour elle, voit son rêve s’écrouler. Son père, criblé de dettes, est en fuite pour éviter que les usuriers mafieux ne s’en prennent à lui. Go Hye Mi va donc devoir trouver une solution pour trouver un toit pour elle et sa petite sœur. Pour rembourser cette dette, elle est contrainte de signer un engagement pour réussir l’audition à l’école pour artistes, et donc devenir riche et célèbre. Cela doit être une formalité pour Go Hye Mi, vu sa maîtrise des vocalises.

Mais l’audition est un échec. Pire encore, elle sonne le glas de l’amitié entre Go Hye Mi et Yoon Baek Hee : Go Hye Mi est prête à enfoncer son amie pour avoir sa place, mais c’est finalement Yoon Baek Hee, trahie, qui renaît, s’affirme et obtient son ticket d’entrée.

Alors que tout semble perdu pour Go Hye Mi, le directeur semble vouloir donner une seconde chance à quelques artistes, sans vraiment s’expliquer (une ficelle scénaristique très déplaisante). 3 personnes peuvent rejoindre le groupe : elle, mais aussi Jin-Gook (TaecYeon, du groupe 2PM), un garçon qui essaya à maintes reprises de la sauver des griffes des usuriers et un solide gaillard resté à la campagne, Song Sam Dong (Kim Soo Hyun)…

Vous comprenez très vite que le casting issu du monde de la K-Pop est ce qu’il peut y avoir de plus attrayant avec une telle histoire. Car en plus d’être conventionnelle, la mise en scène est médiocre, grandiloquente au point de croire à une parodie, et le rythme de l’intrigue est suffisamment haché pour y perdre de l’intérêt: on se perd dans des apparitions de personnages caricaturaux (mention spéciale au danseur mystérieux qui parle en anglais – trop la classe – et à la fille qui chante très bien mais qui est moche et grosse, remake de 200 pounds beauty, avec en plus mauvais maquillage).Ce n’est ni drôle, ni dramatique, c’est juste… sans âme.

Pour autant, la série trouve sa force dans quelques personnages. Il aurait été facile de présenter l’héroïne comme quelqu’un de foncièrement gentil, qui subit malheureusement différents coups du sort. Il n’en est rien. Un peu comme dans le début de The Vineyard man, l’héroïne est tête à claques, rien n’est fait pour qu’on l’aime. Même sa situation précaire n’inspire pas beaucoup de pitié (et c’est un comble dans un drama coréen). C’est donc dans l’évolution de son caractère et de celui de sa Némésis que réside l’intérêt du programme. En effet, à l’inverse, Yoon Baek Hee est présentée comme la fille trop aimable, et le clash lors de l’audition révèle une seconde nature qui apporte beaucoup à un personnage jusqu’alors trop lisse.

Au niveau des parties musicales, malheureusement, je n’ai pas trouvé de performances émouvantes ou enthousiasmantes (une remarque qui vaut également pour le jeu de ces « acteurs »). Ce qui est dommage quand on parle de découverte de talents. Il est évidemment trop tôt pour juger de la qualité de l’OST, mais on est loin de You’re beautiful par exemple.

Bref, la série, présentée ainsi, a un gros manque de finition, c’est un ensemble de pièces qui unes à unes sont de mauvaises qualité, mais dont on se prend à espérer que leurs interactions donneront un peu d’émotion (pourvu que les personnages aient des affinités intéressantes !). Le double épisode n’a fait qu’effleurer ces possibilités. Ce potentiel, à vrai dire, relève davantage de l’incantation que de la certitude. La série semble susciter un peu d’engouement en ce moment, mais j’ai tendance à me méfier, d’autant que la présence de chanteurs issus du monde de la K-pop n’y est sans doute pas étrangère.

En tous cas au vu des 2 premiers épisodes, difficile d’être enthousiaste. Il est vrai que je suis loin de la cible visée. Je préfère passer mon tour pour le moment.