Bad Teacher [Pilote]

Bad Teacher

La nouvelle comédie de CBS, adaptation du film avec Cameron Diaz, a beau essayer de nous séduire avec son casting sympathique et son univers scolaire, elle vire bien trop rapidement à la morale à deux balles. Au moins Growing up Fisher n’essayait pas de nous mentir avec ses personnages plus lisses.

bad teacher ari graynor

Ainsi, on nous présente une femme fraîchement divorcée, prototype de gold-digger, une blonde qui n’a pour objectif que de se faire entretenir. Lorsqu’elle s’aperçoit que les riches divorcés récupèrent leurs enfants à l’école, elle comprend vite qu’elle doit se transformer en prof…

Notre héroïne ne s’en cache même pas. Si son mensonge est découvert, il suffit d’en rajouter une couche… Bien sûr elle détonne dans le nouveau paysage, mais elle assume, et son bagout, son courage, son irresponsabilité, ce qui la rend suffisamment sympathique.

bad teacher ari graynor scene

Hélas, les auteurs ont tellement eu peur que les spectateurs fuient un programme à la moralité tendancieuse (« qui aime les gold-diggers ? »),  qu’ils ont décidé de lui donner beaucoup (trop) de qualités. Notre femme est ainsi parce qu’en fait son mari l’a trompé pour une plus jeune, et elle prend vite sous son aile les filles impopulaires pour leur apprendre à bomber le torse en toutes circonstances. Exit la femme extravertie, bonjour madame la victime qui a un cœur grand comme ça, et qui préfère aider ces filles plutôt que de monter dans la Porsche du riche médecin.

Tout l’art de détruire l’originalité du concept en quelques minutes.

bad teacher kristin davis

Heureusement, le pilote a d’autres atouts. A commencer par son casting. Ari Graynor fait du bon boulot pour remplacer Cameron Diaz, même si elle manque clairement de fantaisie. Sara Gilbert en fait un peu trop dans le registre de la prof peu attirante et peu sûre d’elle, Ryan Hansen est fidèle à ses rôles de dragueur un peu lourd, et Kristin Davis surjoue un peu la prof coincée (et rivale de notre héroïne). Chacun est bien à sa place, peut-être un peu trop, ne laissant pas vraiment autre chose que des stéréotypes.

L’autre bonne nouvelle, c’est que le pilote a du rythme. La recherche d’un riche partenaire conduit notre héroïne à enquêter sur les rejetons de sa classe. C’est assez mordant, et tellement osé que ça peut devenir drôle. Quelques réparties font mouche, rendant le pilote un peu plus agréable à regarder.

Mais on sent très vite que le concept va tourner à la démonstration des qualités de notre héroïne. Tout comme l’insupportable About a boy, où le héros dragueur immature aide le pauvre fils de la voisine. Je n’aime pas ce système de fausse porte d’entrée, où on croit trouver un show avec du mordant pour finir par une leçon de solidarité. Messieurs les auteurs, assumez votre point de vue en y mettant de la fantaisie et pas une morale détruisant l’originalité de vos personnages !

feu-rouge4

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