La rentrée américaine 2016 (2ème partie) : le moment de faire le tri

La Peak Tv (l’abondance de séries télévisuelles américaines) est en train de chambouler les plannings. Je vous propose de faire un petit état des lieux, entre réflexion sur les nouveautés déjà présentées, celles dont je n’ai pas eu le temps de parler jusque là, et une petite mise au point sur mes visionnages.

Au bout de quelques épisodes, il est donc temps de savoir si certaines séries valent à mes yeux la poursuite du visionnage.

quarry

Quarry : Le pilote ne m’avait pas inspiré malgré une mise en scène bien léchée. La fin de saison est pourtant exceptionnelle, après avis de nombreux critiques. Une seconde chance, oui, mais quand ? (statut : indéterminé)

westworld

Westworld : On lit un peu de tout sur la série du moment. J’aime les mystères, j’aime le regard sur l’humanité de ces « androïdes » (même si on a vu mieux). Mais la série n’arrive pas à faire décoller l’émotion. Et c’est un gros handicap pour le moment. Sans compter les scènes orgiaques et beaucoup de scènes violentes totalement dispensables. On se fiche vraiment du sort de tous les personnages, même de l’analyste jouée par Shannon Woodward. Mais j’attends toujours le prochain épisode avec impatience. J’ai toujours été fan d’Evan Rachel Wood, depuis Once and Again. (statut : mini feu vert 2)

insecure

Insecure : J’avais été séduit par son approche du célibat, mais les épisodes suivants ont refroidi mes ardeurs. Il manque un petit grain de folie supplémentaire pour vraiment m’investir dans l’aventure. Oui, la concurrence est sans pitié. C’est tout le problème de la PeakTv : une série a encore moins le droit de faire dans la demi-mesure. (statut : mini feu rouge 2)

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Designated survivor : La série maitrise son rythme et ses rebondissements. Mais j’aimerai là aussi un peu plus d’originalité. On a vraiment l’impression d’assister à un recyclage d’idées. Et le prochain épisode déterminera la poursuite ou non du visionnage. (statut : mini feu orange 2)

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Lethal Weapon : Une bonne surprise. La série a su garder l’humour des films. Après le pilote, les scénaristes passent beaucoup de temps pour donner à ce divertissement un côté léger. Après tous ces shows qui se prennent au sérieux, c’est plutôt agréable. Et ça peut rejoindre facilement Scorpion sur la liste des guilty pleasure. On aurait aimé, tout de même l’atténuation de certaines scènes machistes…(statut : mini feu vert 2)

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The Exorcist : Là aussi, une bonne surprise. Le show réussit à se détacher de l’œuvre horrifique originelle pour surprendre, non avec ses très bons effets spéciaux, mais avec quelques twists empreints d’émotion. (statut : mini feu vert 2)

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This is Us : Je ne suis pas aussi enthousiaste que les médias qui prêtent à la série des qualités qui ne correspondent pas à son succès d’audience. Oui, la série a un côté tranches de vie bien appréciable en ces temps obscurs, mais ses personnages manquent encore de profondeur. Ils ne nous sont pas aussi immédiatement sympathiques, et les interactions entre les personnages manquent encore souvent d’intensité. Pour une série familiale, ce n’est pas rédhibitoire, mais j’espère vraiment tomber amoureux de la série. Ce n’est toujours pas le cas. (statut : mini feu vert 2)

speechless

Speechless : la comédie n’est toujours pas encore un coup de cœur, la faute à des enfants manquant d’histoires intéressantes (en comparaison à Fresh off the boat, en tous cas). Et je ne suis pas sûr que son originalité (le regard autour du handicap) lui suffise à rester longtemps dans mon planning. L’humour est encore un peu trop plat, hélas… (statut : mini feu orange 2)

timeless

Timeless : La série prend malheureusement trop de temps pour développer son fil rouge, et on finit par avoir un Quantum Leap sans émotion, aux séquences d’action masquant tout le potentiel du récit. On arrête là. Frequency, l’autre drama qui nous fait voyager dans le temps vaut largement plus détour. (statut : mini feu rouge 2)

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Au rayon des retours, je suis un brin déçu par le ton de plus en plus soporifique d’Ordinary Lies, Humans, et The Fall. J’ai du arrêter Arrow et The Flash devant la pâleur des scripts. Je pensais arriver au 100ème épisode d’Elementary mais le show a perdu une grande partie de son casse-tête cérébral qui faisait son charme. Et puis je suis aussi un peu déçu par le retour des séries de la CW : Jane the virgin ne retrouve pas son pep’s d’antan (j’étais habitué à mieux, même s’il reste encore quelques bonnes trouvailles), Crazy ex-girlfriend s’enfonce dans la médiocrité de ses numéros musicaux …

Au rayon sitcoms, c’est mieux. Mom continue d’aborder des thèmes peu fréquents avec un humour bien placé, The Big bang Theory explore agréablement une certaine intimité du couple Sheldon/Amy, Fresh Off The Boat retranscrit de mieux en mieux les années 90, … si seulement The Odd Couple n’était pas aussi inconstante !

On continue avec un petit tour des dernières nouveautés :

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mini feu rouge 2The Great Indoors : la comédie frappe fort sur les millenials, et alors ? J’avoue ne pas trop comprendre certaines critiques un brin susceptibles. Tant que la critique est énorme, elle fait rire. Le gros problème de la série, c’est surtout son décalage entre les dialogues et les situations. On ne croit pas une seconde à ce qui se passe sous nos yeux. Un petit tour et puis s’en va.

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mini feu rouge 2Dirk Gentlys Holistic Detective Agency : Une série fantastique qui part dans tous les sens, sans jamais réussir dans le ton dans lequel elle se lance : elle n’est pas mystérieuse, elle est confuse, elle n’est pas drôle, elle prétend l’être. La multiplication des twists n’aide pas non plus à voir autre chose que la tête ahurie du héros à tous les tournants… Tant pis.

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mini feu rouge 2Good Behavior : L’actrice de Downton Abbey aurait pu faire un meilleur choix : cette histoire de voleuse annonce l’intégralité des twists à venir. Et on a bien du mal à s’attacher au personnage. On oublie vite.

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mini feu rouge 2Pure Genius : Katims surprend, mais dans le mauvais sens du terme. Nous voilà avec une série médicale qui se veut à la pointe de la technologie, mais qui en oublie le lien essentiel entre le patient et le médecin. Non, la médecine, ce n’est pas une mélange de pitié et de technologies futuristes. Il en résulte un show sans âme, et sans émotion. Yeurk.

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mini feu rouge 2Man with a plan : Joey Tribbiani a bien vieilli. Le voilà désormais à la maison, s’occupant enfin des enfants pendant que sa femme reprend le travail. Et c’est désespérément plat. Même pour une sitcom de troisième zone.

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mini feu orange 2The Young Pope : La coproduction fait le buzz avec son casting de luxe, mais le résultat est pour le moins mitigé. Après une introduction outrancière et par moment ridicule (même pour un rêve), les enjeux de pouvoir peinent à enthousiasmer. On aura compris que ce jeune pape est contre l’establishment, et l’épisode tourne autour du concept pendant de longues minutes. Reste la confession finale du pape, qui ne surprend guère, ou tout du moins ne devrait surprendre personne si on a un tant soit peu fait attention à son discours. Jamais un croyant ne dirait à un autre croyant : « dans une autre vie ». Les gimmicks sur les « blagues » tournent d’ailleurs rapidement en rond. Bref, une débauche de moyens pour un résultat superficiel, au mieux vaniteux. On lui laissera de peu une seconde chance, en espérant que ça bouge vraiment par la suite…

chance

mini feu rouge 2Chance : J’avais très envie de revoir Hugh Laurie, qui démontre une fois de plus l’étendue de son talent. Hélas, ce premier épisode est un peu trop classique pour réellement surprendre. Un peu comme Goliath. L’histoire se déroule bien trop lentement pour accrocher le téléspectateur : un neuropsychiatre consultant essaye de sauver la vie d’une patiente en danger. C’est dommage, car sans rude compétition, on lui aurait bien donné une seconde chance.

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mini feu rouge 2Stan Against Evil : Mc Ginley est très à l’aise dans son rôle d’ex-shériff bougon et misogyne, mais on a bien plus de mal à se prendre à la thématique horrifique, et aux scènes carrément loupées qui n’arrivent ni à faire rire ni à faire peur.

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mini feu vert 2Incorporated : SyFy s’aventure davantage vers la science-fiction plutôt que le fantastique, un projet ambitieux avec cette histoire d’espion faisant son chemin à travers une multinationale toute puissante. Le sujet aurait pu gagner en paranoïa, être un peu plus sombre, mais cet épisode remplit son job : nous donner envie de voir comment notre héros va atteindre son but. Et puis la description de la perversité de ce monde futuriste est plutôt intéressante.

shooter

mini feu rouge 2Shooter La série a beau être basé sur  le film éponyme de 2007, on a vraiment l’impression d’assister à un scénario basique, digne des films d’action générique des années 80-90. Aucune surprise. On passe des heures à voir notre héros calibrer ses joujoux mortels, tout en sachant pertinemment qu’il se ferait piéger. Émotion, suspense, paranoïa, un background qui ne soit pas limité à un traumatisme, tout manque à l’appel.

 

En bonus – UK Version :

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mini feu vert 2Crazyhead. La série britannique a peut-être un pitch ado basique (une énième chasse aux démons) mais on se prend au jeu grâce à une bonne dose d’humour et un ton si délicieusement trash, que seuls nos amis d’outre-manche sont capables de réussir. Il est un peu dommage que les épisodes soient de moins en moins bien écrits et cohérents au fur et à mesure (on plonge vite dans les rebondissements sans prendre le temps d’expliquer l’irréalisme et l’idiotie des personnages secondaires). Un divertissement sans prétention.

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mini feu orange 2Hooten and the lady : ce recyclage d’Indiana Jones manque d’impertinence et d’idées. Mais que ne ferait-on pas pour les beaux yeux d’Ophelia Lovibond.

 


Mon coup de cœur du moment ?

kims-convenience

kims-convenience

Kim’s convenience, la série canadienne qui parle de façon amusante, intelligente, tendre et diplomate des différences culturelles avec la Corée. On aborde bien sûr la question de la figure paternelle, mais également le nationalisme coréen, le racisme, certains gestes déplacés comme le ddongjjeem (similaire au kancho japonais, c’est à dire le fait de surprendre une personne en poussant ses doigts dans son anus), le décalage entre les coréens expatriés et les coréens touristes (et l’aegyo), l’éducation stricte, … La série, sous son habillage basique, dégage énormément de charme.

ddongjjeem