Pilotes de la semaine : Misaeng (Corée), Constantine, Liar Game (Corée)

Misaeng

mini feu vert 2Misaeng (tvN, Corée) Je suis ravi de voir tvN s’éloigner de plus en plus des shows pour teenagers, avec cette adaptation d’un webcomic populaire. Notre héros est un homme de 26 ans qui a échoué a devenir un grand maître de Go, et qui parvient – grâce à un piston de sa mère – à se faire engager en tant que stagiaire dans une grande entreprise. Sans diplôme, sans qualification, sans connaissances, il est vite raillé par ses collègues. La description du monde du travail est particulièrement réaliste, et dure. La façon dont notre héros est mis à l’écart est poignante, et on passe de longs moments à écouter ses pensées, sa déprime, son auto-flagellation. Au point qu’on se dise que ce monde de requins, d’hypocrites, n’est pas un monde pour lui. Mais il cherche à survivre, sans éclat, sans élever la voix, sans rébellion. Pas de sourires pour notre travailleur, qui encaisse, encaisse. On finit par avoir une très bonne vision de cet environnement hiérarchisé, et sans aller jusqu’à une analyse sociétale approfondie, la série pose quand même la question de l’avenir de tous ces jeunes auquel on ne donne aucune chance. La série répète d’ailleurs à l’envie qu’elle ne veut pas donner d’excuse à notre héros : la compétition est telle que c’est « normal » de donner un poste à quelqu’un qui a fait des études pendant des années et qui a sué pour en arriver là. Seulement voilà, les qualités humaines, les traits de caractère devraient aussi rentrer en jeu. Et ça, pour un pays comme la Corée du Sud qui entretient la compétition dès le plus jeune âge, c’est pas forcément un discours très répandu. La mise en scène sobre est très japonaise, façon « tranche de vie », avec une colorisation froide, bleue, et à aucun moment on ne ressent la moindre chaleur. Les évènements font d’ailleurs énormément penser à de multiples dramas japonais basés sur le lieu de travail. La fiction prend son temps, explore le ressenti, et c’est tout juste si la caméra s’invite ailleurs que dans l’entreprise. Mais quand elle le fait, elle le fait bien (ceux qui ont vu le second épisode comprendront mon émotion de jeune papa). Bref Misaeng est un joli ovni, qui ne répond à aucun code habituel de drama coréen. Et on se prend vite au jeu. A voir absolument. Et ne vous laissez pas avoir par le poster, parce que les débuts sont loin d’être joyeux !

constantine

mini feu rouge 2Constantine (NBC, USA) Autre adaptation de comic cette saison, Constantine nous propose d’aller à la chasse aux démons, et ce faisant, utilise tous les clichés habituels de films d’horreur. A grand renfort d’effets spéciaux séduisants, on espère donc nous convaincre de voir une série qui énerve par tant de gimmicks et de notes d’humour qui tombent à plat. Ne connaissant pas l’univers du comic, je me garderai bien de juger la profondeur de l’œuvre, mais ce qui nous est présenté là manque singulièrement d’enjeux. Si je n’avais besoin que de ma dose hebdomadaire de fantastique, j’aurai continué Sleeping Hollow. Et Constantine est bien plus basique.

Liar Game

mini feu orange 2Liar Game (tvN, Corée) Je vais me mettre à dos beaucoup de fans, mais je n’avais pas aimé la première saison de Liar Game, le drama japonais. Bourré de gimmicks, d’une lenteur rageante pour dévoiler des twists repérés à des kilomètres, il n’y avait guère que l’originalité de ce brain puzzle pour me satisfaire. Et bien Liar Game, version coréenne c’est une version un peu améliorée : les gimmicks sont moins présents (même si le réalisateur n’a pas pu s’empêcher de fixer les visages au moment de la révélation), on passe beaucoup plus de temps à explorer le background de nos héros, mais le moteur fonctionne à l’identique. Et comme on a rajouté des scènes, on attend longtemps avant la révélation prévisible. Tout était prémâché dans la version japonaise. Tout l’est encore dans la version coréenne. Don’t trust anyone, hein. Non mais sérieusement. Ne faites confiance à personne. Vraiment. je vous le redis au cas où vous dormiez : tout le monde ment. Tout le monde. J’espère juste que la transposition du Liar Game en jeu télévisé apportera un petit quelque chose. Le bon point, c’est que le présentateur est joué par l’excellent Shin Sung Rok (le psychopathe de My Love From the Stars). La série est tout à fait regardable, et si vous aimez un tant soit peu réfléchir, vous aurez comme moi ce mélange de frustration et de plaisir avec Liar Game. Mais évidemment, il faut pour ça ne pas avoir vu les puzzles originaux. Tant pis pour moi.

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